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G20 : Hambourg ville assiégée

G20 : Hambourg ville assiégée

La ville allemande de Hambourg prend des allures de ville assiégée à l'aube de l'ouverture du sommet du G20 où les dirigeants des 20 pays les plus riches de la planète sont attendus. La menace terroriste et les manifestations d'opposants sont particulièrement redoutées par les autorités qui prennent des mesures de sécurité importantes afin de maintenir l'ordre public.

Quelque 20 000 policiers, venus de toute l’Allemagne et d’Autriche, sont ainsi déployés dans les rues de cette ville portuaire de 1,7 million d’habitants. Ces policiers seront appuyés par 28 hélicoptères, 185 chiens et 3000 véhicules.

La réunion, qui se déroulera sous haute surveillance en raison de la vague d’attentats islamistes qui a frappé l’Europe depuis 2015, réunira notamment Angela Merkel, Donald Trump, Vladimir Poutine, Xi Jinping et Emmanuel Macron.

À la menace terroriste, il faut ajouter les manifestations d’opposants qui promettent depuis des semaines de perturber la tenue du sommet. Ils étaient d’ailleurs plusieurs milliers (entre 8000 et 18 000 selon les estimations) à manifester pacifiquement dimanche pour réclamer une « répartition plus juste des richesses ».

Des échauffourées ont toutefois éclaté entre manifestants et policiers. Les premiers souhaitaient passer la nuit sous la tente dans des parcs de la ville en dépit de l’interdiction faite par la Ville.

« Il n'y a pas de justification de la violence », a prévenu la chancelière allemande dans les pages de l'hebdomadaire Die Zeit. « Ceux qui sont violents bafouent la démocratie », a-t-elle ajouté.

Le calme est toutefois revenu mercredi lorsque 11 000 personnes ont déambulé dans les rues de la Ville obtenant du même coup l’autorisation de planter leurs tentes dans les parcs de la ville afin d’y passer la nuit.

Un incendie a détruit huit voitures de luxe dans un concessionnaire Porsche d’Hambourg. Bien qu’elle n’ait trouvé aucune revendication du méfait, la police enquête sur un éventuel lien avec le sommet du G20.

Gare au « Black blocs »

Les autorités allemandes attendent jusqu’à 100 000 manifestants au cours des prochains jours - dont 7000 à 8000 extrémistes de gauche prêts à en découdre avec les forces de l’ordre – et plus de 30 manifestations.

Un groupe appelé « alliance autonome et anti-capitaliste » organise, jeudi, une manifestation intitulée « Bienvenue en enfer » et où 10 000 protestataires sont attendus. Les premiers activistes sont attendus vers 16 h alors que le défilé devrait se mettre en branle sur le coup de 19 h au Marché aux poissons, près de l’Elbe.

Les autorités craignent la présence de milliers de militants du « Black blocs », ces groupuscules de militants anarchistes ou autonomes. « La scène militante autonome » s'est donnée pour objectif « d'organiser le plus grand Black bloc de tous les temps », a prévenu le ministre de l'Intérieur de la Ville-État de Hambourg, Andy Grote.

Cagoulés et masqués, ces militants se glissent au sein des manifestations pour provoquer des affrontements avec les forces policières. Les inquiétudes sont d’autant plus vives qu’Hambourg est un bastion de la contestation violente, en Europe.

La démocratie menacée?

Les militants estiment que « la démocratie est en danger à Hambourg » en raison ce déploiement policier.

Amnistie internationale s’indigne notamment de voir Hambourg se transformer en « forteresse » avec l’interdiction de manifester dans une zone de 38 km carrés, soit pratiquement tout le centre-ville.

Alors que certains critiquent le choix d’une grande ville comme Hambourg pour la tenue de ce sommet – les autorités favorisent souvent des endroits plus éloignés pour éviter les grandes manifestations – les autorités allemandes souhaitent envoyer un message de transparence aux populations qui se méfient des classent dirigeantes.

Les forces de l’ordre ont érigé deux périmètres de sécurité, l’un autour du centre des congrès où se dérouleront les travaux des dirigeants et l’autre autour de la nouvelle Elbphilharmonie où les dirigeants doivent assister à un concert vendredi.

Des blocs de béton et des clôtures métalliques isolent les deux endroits et certains commerçants ont commencé à barricader leurs façades pour se prémunir contre le vandalisme.

Excédés par tout ce raffut, des Hambourgeois ont décidé de déserter la ville pendant la tenue du sommet du G20.

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