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Climat tendu à prévoir au sommet du G20

Climat tendu à prévoir au sommet du G20

Des dirigeants du monde entier convergent vers Hambourg, en Allemagne, où le sommet du G20 va s'ouvrir officiellement demain. Dans cette ville, où des milliers de personnes manifestent depuis quelques jours, les discussions autour de la lutte contre les changements climatiques s'annoncent houleuses.

Un texte de Raphaël Bouvier-Auclair

« Nous ne pouvons pas et n'attendrons pas que la dernière personne sur Terre soit convaincue de la preuve scientifique des changements climatiques », a lancé la semaine dernière la chancelière allemande Angela Merkel devant le Bundestag, le parlement allemand.

Une phrase révélatrice à propos des intentions de la chef de gouvernement en vue du sommet du G20 qui se déroule chez elle, à Hambourg.

Cette rencontre sera le premier grand rendez-vous international depuis l'annonce du retrait de l'Accord de Paris par le président américain Donald Trump, le mois dernier. Il avait attendu après la rencontre des dirigeants du G7, en Italie, pour confirmer ses intentions.

L'accord conclu en 2015 pourrait donc être au cœur de vives discussions ces prochains jours entre Berlin et Washington. Surtout que l'Allemagne est en pleine campagne électorale.

Pour Angela Merkel, ce sommet du G20 n'est pas seulement une rencontre internationale, c'est aussi une façon de se positionner sur la scène politique nationale. On doit s'attendre à ce qu'elle adopte une attitude assez intransigeante à l'endroit de Donald Trump parce que ça paie politiquement en Allemagne.

Et le Canada ?

Le mois dernier, le magazine allemand Der Spiegel a publié un article selon lequel le premier ministre Trudeau aurait demandé à Angela Merkel de retirer toute notion relative à l'Accord de Paris de la déclaration du G20 pour ne pas froisser le président des États-Unis.

Le bureau du premier ministre a nié cette information et, depuis, Justin Trudeau assure que le thème sera abordé dans le communiqué final de la rencontre.

Nous allons lutter pour que les changements climatiques et l'Accord de Paris demeurent au cœur de nos préoccupations et de notre communiqué.

Sur le front de l'économie, les organisateurs allemands de la rencontre veulent que le thème de la croissance et de la répartition des richesses s'imposent.

Les discussions à propos du libre-échange sont également inévitables.

Les rencontres à surveiller

Donald Trump, Justin Trudeau, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont tous eu l'occasion de se rencontrer au sommet du G7, il y a un peu plus d'un mois en Italie.

À Hambourg, d'autres leaders seront autour de la table.

Parmi eux, le président russe Vladimir Poutine avec qui le président Trump doit s'entretenir vendredi. Ce sera la première fois que les deux hommes se rencontrent. Le tout, dans le contexte d'allégations à propos d’une interférence russe pendant les élections présidentielles de novembre 2016 aux États-Unis.

Le président turc Recep Tayipp Erdogan sera aussi présent au G20. En mars, la relation entre Ankara et Berlin a connu un épisode tendu. L'Allemagne avait annulé la tenue de rassemblements sur son territoire en faveur d'une réforme constitutionnelle proposée par le président turc. Ce dernier avait répliqué que ces pratiques ne différaient « en rien de celle de la période nazie ».

Le dossier nord-coréen pourrait aussi être abordé, notamment en présence de Donald Trump et du président chinois Xi Jinping.

Discussions sur l'Afrique

La rencontre de deux jours sera aussi l'occasion de discuter de l'Afrique, un continent qui n'est représenté que par un seul pays au sein du G20, soit l'Afrique du Sud. Cette année, les dirigeants de la Guinée et du Sénégal sont également invités.

Samedi, une séance de travail est prévue pour aborder notamment les enjeux liés à la migration et aux problèmes de santé qui touchent l'Afrique.

Selon le professeur à l'Université de Toronto et codirecteur du groupe du G20, John Kirton, ce continent n'a pas beaucoup attiré l'attention du gouvernement Trudeau.

Toute l'attention a été concentrée sur de nouveaux marchés en Europe et de l'autre côté du Pacifique en Chine. L'Afrique a été laissée de côté et même abandonnée par ce gouvernement.

Le mois dernier Ottawa a présenté sa politique d'aide internationale, une politique que le gouvernement Trudeau qualifie de féministe.

La ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau, avait annoncé que 50 % de l'aide bilatérale accordée par le Canada irait à des pays d'Afrique subsaharienne.

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