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La prévision d’une hausse des taux d’intérêt fait craindre pour l’accès à la propriété

Les analystes s’attendent d'abord à une faible hausse du taux directeur.
Johner Images

La Banque du Canada lance des signaux de hausse des taux intérêt depuis près d'une décennie sans toutefois agir, mais cette fois, la fermeté du message de la banque centrale fait non seulement dire à certains analystes que la hausse aura lieu, mais qu'elle pèsera lourd sur l'accessibilité à la propriété.

Un texte de Marie-Claude Frenette

Un rapport de la Banque Royale du Canada (RBC), qui fait état des tendances immobilières et de l'accessibilité à la propriété pour le premier trimestre de 2017, souligne que si le rôle des taux d'intérêt a été « secondaire » ces dernières années dans l'évolution de l'accès à la propriété en raison de leur bas niveau, la situation serait sur le point de changer.

Les économistes de la RBC soutiennent, comme plusieurs analystes, que de récentes affirmations des représentants de la Banque du Canada ont laissé entendre que « la banque centrale pourrait relever le taux du financement à un jour plus tôt qu'anticipent les marchés financiers ».

Certains analystes prévoient même que la hausse pourrait survenir dès la semaine prochaine. La RBC prévoit, de son côté, qu'elle aura lieu plus tôt au début de 2018.

Toute amorce d'un cycle de relèvement des taux pourrait peser considérablement sur l'accessibilité à la propriété, selon l'ampleur et le rythme des hausses des taux. Le politique monétaire pourrait donc poser un risque croissant pour le marché du logement au Canada.Services économiques RBC

Les économistes de la Banque royale ne voient donc pas d'un bon œil une possible hausse en regard de l'accès à la propriété puisqu'elle pourrait faire en sorte que les coûts de logement grugent davantage le budget des emprunteurs et accentue l'endettement déjà élevé des ménages au Canada.

Cependant, selon certains experts, même si le rôle officiel de la Banque du Canada est de contrôler l'inflation, son geste aurait justement pour but d'influencer le marché immobilier.

Une hausse des taux d'intérêt fait en sorte d'augmenter les coûts des hypothèques et pourrait faire baisser la demande pour des propriétés pour ensuite pousser les prix faramineux des résidences dans certaines régions du pays à baisser.

Selon Benjamin Reitzes, un économiste de la BMO, « la banque centrale a clairement derrière la tête un désir d'insuffler un peu plus de discipline sur le marché immobilier ».

Resserrer l'étau

Dans son rapport, la Banque Royale décrit, quant à elle, la situation déjà « effarante » de l'accessibilité à la propriété, notamment à Toronto, et perçoit la potentielle hausse comme un facteur qui pourrait empirer la situation.

« La mesure globale d'accessibilité à la propriété de RBC pour la région de Toronto s'est détériorée à son pire niveau jamais enregistré », indiquent ses économistes.

Les statistiques de la banque pour la métropole et Vancouver font aussi niveler la moyenne canadienne vers le bas à des niveaux record.

Selon les données de la RBC, un ménage canadien type aurait consacré une part de 45,9 % de son revenu aux coûts d'une maison moyenne achetée au premier trimestre de l'année.

Depuis 1990, il n'est arrivé qu'une fois que les ménages doivent dépenser autant pour les coûts de propriété.Services économiques RBC

Les analystes s'attendent d'abord en général à une faible hausse du taux directeur, soit de 0,5 à 0,75 %, et à possiblement d'autres augmentations au courant de l'année.

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