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Gaétan Barrette va en appels d'offres pour obtenir des médicaments génériques à meilleur prix

Les coûts des médicaments génériques s'élèvent à plus de 800 millions de dollars chaque année pour Québec.
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Les coûts des médicaments génériques s'élèvent à plus de 800 millions de dollars chaque année pour Québec. Afin de réduire ces coûts, le ministre de la Santé Gaétan Barrette procédera dès le 1er juillet par appels d'offres et invite le Bureau de la concurrence du Canada à surveiller la situation.

En impromptu de presse mercredi, le ministre Barrette a reconnu que sa confiance envers les différents acteurs de l'industrie pharmaceutique est « ébranlée ».

« C'est un monde particulier », a-t-il dit de cette industrie. Le ministre de la Santé affirme que les négociations qu'il avait entreprises avec les fabricants pour faire baisser le prix de médicaments génériques n'ont pas abouti. Il y a deux semaines, les représentants de l'industrie se sont retirés de la négociation, et ce sans explication, selon M. Barrette.

Dans ce contexte, Gaétan Barrette a décidé de procéder par un système d'appels d'offres, histoire de pouvoir retenir l'offre du plus bas soumissionnaire. « J'ai bien hâte de voir comment l'industrie [pharmaceutique] va réagir », a-t-il affirmé.

Bien qu'il ait son idée là-dessus, le ministre refuse de dévoiler ce que le Québec pourra ainsi épargner. Gaétan Barrette dit qu'il ne veut pas fournir aux représentants de l'industrie des indices sur ce que la province est prête à payer.

En ce qui a trait aux ristournes que consentent les fabricants de médicaments génériques aux pharmaciens, le ministre de la Santé entend les ramener à 15 %, « comme avant », dit-il.

Dans certains cas, ces ristournes, appelées allocations professionnelles, peuvent s'élever jusqu'à 70 %. « Si une compagnie a la capacité de donner 70 % en ristournes, c'est parce qu'elle a de la marge de manoeuvre », observe Gaétan Barrette.

Le Bureau de la concurrence du Canada invité à être à l'affût

Dans une lettre que la province a fait parvenir au commissaire du Bureau de la concurrence du Canada cette semaine, le recours aux appels d'offres est qualifié d'« initiative d'envergure » par Québec. Au point où le ministère de la Santé du Québec invite le commissaire John Pecman à demeurer « à l'affût » des développements que cette initiative pourrait entraîner dans le marché.

Dans cette lettre, le sous-ministre à la Santé, Michel Fontaine, rappelle que le Québec s'est doté en juin 2016 d'une Loi visant à réduire le coût de certains médicaments couverts par le régime général d'assurance médicaments. En vertu de cette loi, le gouvernement de la province peut procéder par appels d'offres.

En décembre dernier, rappelle encore le sous-ministre Fontaine, l'Assemblée nationale a adopté « la Loi visant à accroître les pouvoirs de la Régie de l'assurance maladie du Québec, à encadrer les pratiques commerciales en matière de médicaments et à protéger l'accès aux services d'interruption volontaire de grossesse ».

Le tout pour assainir les pratiques commerciales dans le domaine du médicament et pour favoriser la concurrence.

Les médicaments au Québec et au Canada coûtent très cher

Selon des données issues d'enquêtes de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ), réalisées en 2015, les Québécois paient beaucoup trop cher leurs médicaments génériques.

Cette situation est vécue dans le reste du pays. En effet, une étude de l'Université de la Colombie-Britannique, faite à partir de données provenant de dix pays dotés de régimes publics de santé, a révélé qu'en 2015 c'était en Suisse et au Canada que les médicaments génériques coûtaient le plus cher, dans les cas de maladies courantes comme le diabète ou l'hypertension.

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