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FrancoFolies: Gustafson, rockement romantique

FrancoFolies: Gustafson, rockement romantique
John Londono

Le duo Gustafson était sur la scène Sirius XM, lundi soir, pour offrir ses morceaux empreints de poésie, de romance et de rock.

Gus qui ?

«Inspiré par Jean Cocteau et Boris Vian, ce duo propose un spectacle à l’occupation scénique très audacieuse. Avec Sophie Cadieux à la mise en scène et Max-Otto Fauteux à la scénographie, le spectacle est une envolée musicale, théâtrale et existentielle traversée de fragments de discours amoureux et de souvenirs nostalgiques.»

Voilà comment l’équipe des FrancoFolies de Montréal décrit la paire masculine formée de Jean-Philippe Perras (guitare et voix) et Adrien Bletton (clavier et voix), qui fait dans la pop rock francophone.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas Gustafson, les gars se sont rencontrés à l’École nationale de théâtre, à Montréal. Ils ont créé le groupe en 2010. En plus d’évoluer dans le milieu de l’acting, ils jouent de la musique. L’un a notamment collaboré avec Groendland et We Are Wolves, l’autre avec Alex Nevsky. Gustafson a livré trois spectacles au Théâtre du Quat’Sous, en décembre.

Jusqu’à maintenant, Gustafson a publié deux EP (2013 et 2015). Il a également offert l’extrait Olivia, en septembre. Chanson que le duo a d’ailleurs partagée lors de sa performance, lundi soir, dans le cadre des FrancoFolies de Montréal.

Sur les planches

Accompagnés de quatre musiciens (Gabriel Gratton à la basse et au clavier, Clément Leduc au clavier, Jonathan Drouin au saxophone, José Major à la batterie) de la charmante choriste Éliane Préfontaine, les deux chanteurs-musiciens ont proposé une douzaine de pièces renchéries de textes finement écrits.

La bande a ouvert le concert avec Falling Man, du EP Courir dans le noir. Entrée en matière pesante qui démontre que les gars ne font pas que dans les compositions de douce romance.

Avec une batterie toujours assez vigoureuse, le collectif a par la suite proposé Avance (récente création?), avec les chaudes vagues du saxophoniste Jonathan Drouin. Très beau.

Adrien Bletton – qui a quelque part la gravité du Français Bertrand Belin - a interprété après une partie du magnifique texte de Boris Vian Je voudrais pas crever : «Je voudrais pas crever / Avant d'avoir connu / Les chiens noirs du Mexique / Qui dorment sans rêver / Les singes à cul nu / Dévoreurs de tropiques / Les araignées d'argent / Au nid truffé de bulles / Je voudrais pas crever / Sans savoir si la lune / Sous son faux air de thune…»

Soutenu par une musique un brin électro, et la jolie voix de Préfontaine, le rendu était réussi.

Après, on ne pouvait échapper à la pièce Bord de mer (aussi du EP Courir dans le noir), qui a servi de carte de présentation auprès de plusieurs mélomanes, il y a environ deux ans.

À la suite du morceau Les jours avant le bonheur (long crescendo sans climax) et quelques autres pièces, Cette photo-là, dans sa «version festival», est passée de la séduction langoureuse à l’exaltation rock souriante. Pa lala, pala, pa lalala…

Entre chiens et loups

Un peu plus loin, après les fantômes et les images terrifiantes, retour aux mots de Boris Vian qui ont fini par sonner comme Jacques Brel dans la bouche d’Adrien Bletton. Ici, le décorum faisait plus théâtre que chanson. De nouveau, on a réapprivoisé les chiens noirs mexicains, avec en toile de fond sonore, un motif de notes de synthé amplifiant l’effet dramatique du combat éternel entre la vie et la mort. Beau passage.

Gustafson a enchaîné à coup de Chouap, chouap, chouaaaaap pour une ballade romantique qui n’a pas tout à fait convaincu les quelques centaines de personnes postées devant la scène, sur la gravelle.

Quand Gustafson a lâché les loups sur des hurlements de guitare électrique, il était temps d’aller entendre un autre rockeur romantique, Yann Perreau, qui se produisait sur la scène de la grande Place des festivals…

Certes, on traverse quelques passages moins convaincants dans le spectacle du duo. Mais, dans l’ensemble, Gustafson, c’est bien. C’est encore mieux quand le chant provient d’Adrien Bletton, un atout certain au duo…

À surveiller.

Voir aussi:

Andréanne A.Malette aux FrancoFolies

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