L'Université de Sherbrooke a remis un doctorat honorifique à Raif Badawi pour souligner son apport exceptionnel à la défense de la liberté d'expression.
Sa femme, Ensaf Haidar, a reçu le titre honorifique en son nom à une cérémonie jeudi après-midi. Elle a accepté le doctorat des mains du recteur Pierre Cossette. « C'est un grand honneur de recevoir le doctorat honorifique au nom de mon époux », a-t-elle ajouté devant la salle, émue.
Elle a pu parler à son mari avant la cérémonie et a lu un bref message de Raif Badawi: « Merci de ne pas m'avoir oublié ».
« L'Université de Sherbrooke veut rendre hommage à un homme de coeur qui paie très chèrement ses valeurs. Les valeurs qu'il défend sont celles de l'institution universitaire », a expliqué le nouveau recteur, Pierre Cossette. « Par sa démarche il envoie un message d'espoir qui rejoint nos propres convictions », a-t-il rajouté..
Le doyen de la faculté de droit, Sébastien Lebel-Grenier, a lui aussi prononcé quelques mots. « De par le combat qu'il mène et les valeurs qu'il est venu bien malgré lui à représenter, il nous rappelle le caractère essentiel de la défense de la liberté d'expression, de même que la fragilité des droits que nous prenons pour acquis. » Il a aussi souligné le courage et la détermination d'Ensaf Haidar.
Le professeur Hervé Cassan de la faculté de droit a lu l'éloge de M. Badawi. « Notre Université veut honorer ici et de la manière la plus officielle, un homme qui vit présentement seul, isolé, condamné, emprisonné, menacé des pires tortures », a -t-il indiqué au début de l'éloge.
Raif Badawi a été condamné en Arabie saoudite à 10 ans de prison, à 1000 coups de fouet et à une amende de près de 300 000 $ US pour avoir lancé un blogue qui défend des valeurs comme la liberté d'expression. Il est toujours dans une prison saoudienne. Son épouse et ses trois enfants résident à Sherbrooke depuis quelques années.