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Le temps presse pour les ingénieurs de l'État québécois

Le temps presse pour les ingénieurs de l'État québécois

« Je sens qu'il y a un mouvement de rapprochement depuis le début de la semaine », a déclaré le président du Conseil du Trésor, Pierre Moreau, au sujet de la grève des ingénieurs du gouvernement du Québec lors d'une entrevue à Gravel le Matin. Le ministre veut donner une chance à la négociation, mais le temps presse après deux semaines de grève.

Le ministre Moreau rappelle que la période de construction pour effectuer d’importants travaux est limitée au Québec. « On a un climat qui pose des contraintes », précise-t-il.

« Nous sommes dans une fenêtre d’opportunité où nous devons nous concentrer sur les négociations », poursuit-il. Mais, s’il y avait un blocage dans les négociations, M. Moreau confie qu’il n’hésiterait pas à recourir à une loi spéciale pour forcer un retour au travail des ingénieurs de l’État.

« Il y a des coûts reliés aux retards », plaide-t-il en précisant que le chantier de l’échangeur Turcot, « le plus que nous ayons à l’heure actuelle au Québec, respecte non seulement l’échéancier, mais son budget également ». Il tient à ce que le projet se poursuive rondement.

« Le gouvernement est ouvert à certaines des demandes qui pourraient être faites par le syndicat notamment sur la question de la rémunération […], mais de dire qu’on devrait céder à l’idée d’avoir 20 % sur l’ensemble de l’échelle [salariale] – que ce soit sur cinq ans ou sur sept ans – c’est inacceptable. »

Des conditions de travail enviables

L’État, avec ses 1400 ingénieurs, constitue le plus important cabinet d’ingénieurs de la province, illustre M. Moreau. « Si les conditions de travail étaient si épouvantables expliquez-moi pourquoi, il y en a un nombre aussi important » à l’emploi du gouvernement, ajoute-t-il.

Pierre Moreau avance que 50 % des ingénieurs de l’État gagnent plus de 80 000 $ par année, ils travaillent 35 heures par semaines et ensuite ils sont rémunérés en heures supplémentaires.

Il y a une sécurité d’emploi et il y a un fonds de pension en partie payé par l’employeur. Trouvez dans le secteur privé des ingénieurs qui, au début de leur carrière, se retrouvent dans des situations semblables. Vous allez voir que les conditions de travail ne sont pas aussi verdoyantes que ce que le laisse voir le syndicat.

Le président du Conseil du Trésor ajoute qu’il n’y a pas de problème d’exode ou d’attraction des ingénieurs au gouvernement du Québec. M. Moreau a avancé, en entrevue à la radio de Radio-Canada, que 4000 candidatures avaient été soumises pour pourvoir quatre postes d’ingénieurs l’an dernier.

Une assertion aussitôt contredite par l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec(APIGQ). Le syndicat précise que les 4400 candidatures reçues, dont parle le ministre, ne constituent pas des candidatures d’ingénieurs, mais simplement une banque de CV de personnes qui ont réussi le test pour obtenir un emploi au sein de la fonction publique québécoise.

Depuis 2012, le gouvernement a augmenté ses effectifs de 61 % en ingénierie, continue M. Moreau pour réfuter la problématique de l’attractivité du gouvernement du Québec pour les ingénieurs. « À l’heure actuelle, 29 % des ingénieurs au ministère des Transports ont plus de dix ans d’expérience », ajoute-t-il pour régler le cas de la problématique de rétention également évoqué par le syndicat.

Le syndicat convient que le gouvernement a recruté plusieurs ingénieurs depuis 2012, mais il l’explique par un système de primes.

Cette augmentation est essentiellement le résultat de la mise en place de primes d’attraction et de rétention de l’ordre de 8 à 16 % du salaire.

« Les candidats de moindre expérience, notamment les finissants universitaires, ont aussi bénéficié de cette prime d’attraction de 8 % entre 2012 et 2015 », explique le syndicat par voie de communiqué.

Le syndicat des ingénieurs de l'État réclame des augmentations de salaire de 20 % sur une période de sept ans, ce qui représente des augmentations de quelque 2,3 % ou 2,4 % par année.

Le ministre Moreau croit avoir perçu un mouvement dans les négociations, mais les échanges demeurent musclés. Bien que le temps commence à presser, le président du Conseil du Trésor refuse de donner une date butoir. « L’échéancier ultime est lié à l’évolution des négociations », a-t-il conclu.

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