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Boris Bede regarde droit devant

Boris Bede regarde droit devant

SHERBROOKE - La plus récente saison morte a permis à Boris Bede de discerner la nature même de ses déboires lors de sa deuxième campagne dans la Ligue canadienne de football (LCF), après une entrée en scène fracassante.

Un texte de Félix St-Aubin

Le botteur de précision et de dégagement a placé les douloureux souvenirs des contre-performances de 2016 bien loin derrière lui à la suite d'un passage de près de cinq mois dans son pays natal, la France.

Ce retour aux sources a été bénéfique pour une remise à niveau avant l'amorce de son troisième camp d'entraînement professionnel dans le giron montréalais.

« Je pense que je m'étais mis un petit peu trop de pression [sur les épaules], a supposé Bede concernant sa deuxième saison en dents de scie. La meilleure des décisions a été de rentrer en France durant quelques mois. J'ai pris conscience de ce qui s'est passé. »

« Veux, veux pas, tu es à l'extérieur de l'équipe, de Montréal et du Québec. Ici, tu as tout le temps la marque des Alouettes sur toi, et là, tu entres à la maison pour être autour de ta famille et tes amis. Ça a été une bonne régénération mentale et physique. Ça a vraiment fait du bien. (...) , c'était véritablement la chose à faire. »

Celui qui a découvert le football qui se joue avec les mains et non les pieds en 2008, alors qu'il demeurait aux États-Unis, n'avait jamais connu pareille situation durant ses années dans la capitale provinciale sous les couleurs du Rouge et Or de l'Université Laval.

Devant cette situation inconnue, le successeur de Christopher Milo à Québec a choisi de laisser la poussière retomber pour mieux tourner la page. Il contemple maintenant la campagne qui est à nos portes avec un brin de philosophie.

Je reviens d'une année assez dure. Je n'étais pas au meilleure de ma forme, mais je l'ai été lors de ma première saison. J'ai vu les hauts et les bas, donc la troisième campagne est l'année de la maturité. Il faut être capable de prendre conscience qu'on a été au sommet et au fond. Aujourd'hui, c'est le temps de remonter.

Lorsque Bede fait référence aux « bas » de l'an dernier, c'est au niveau des bottés de précision que cela s'est traduit.

Après avoir entamé sa carrière dans la LCF avec un taux de succès de 90 % (36 en 40), le plaçant tout juste derrière les 92,3 % (24 en 26) de réussite de l'ancien porte-couleurs des Alouettes Sean Whyte, le botteur à la forte charpente a vu ses performances dépérir à son second tour de piste (52,4 %).

Les 9 tentatives de placement ratées sur une possibilité de 16 (44 %) à l'issue des 6 premiers matchs du calendrier ont forcé Jim Popp, l'entraîneur-chef des Moineaux à l'époque, à trouver une solution de rechange. Bede a ainsi été retiré de la formation partante de la 8e à la 16e semaine d'activités au profit d'Anthony Fera.

De l'attention des États-Unis

Malgré la déconvenue de 2016, l'athlète de 27 ans a suscité de l'intérêt au sud de la frontière au cours des derniers mois. La puissance de sa jambe droite sur les bottés de dégagement a piqué la curiosité de quelques équipes de la Ligue nationale de football (NFL).

Puisque les formations du circuit Goodell utilisent deux joueurs distincts pour effectuer les différents bottés, ce qui est peu commun, voire improbable, dans la LCF, les ratés en tentatives de placement les concernent moins.

« Il y a eu des pourparlers, mais c'est mon agent qui s'occupe de tout ça. Si on m'appelle pour aller quelque part, je m'y rendrai. On a conclu, mon agent et moi, que la meilleure des décisions, étant donné [mes prestations] de la dernière année, était de revenir avec les Alouettes pour faire ses preuves et s'établir, a-t-il confié.

« Aujourd'hui, c'est aux Alouettes que ça se passe. J'ai encore à prouver beaucoup de choses, que ce soit personnellement, à l'équipe, à mes coéquipiers et à nos supporteurs. Pour être honnête, aujourd'hui je n'y pense pas [à la NFL]. (...) Pour pouvoir accéder à un autre niveau, c'est un processus. Et le processus est de pouvoir dominer ici, et ça commence par le camp d'entraînement. »

Bede est impatient de se retrouver en situation de match pour ainsi démontrer à ses détracteurs que la saison 2016 n'était qu'une erreur de parcours. Le Français de 6 pi 4 po (1,93 m) et 225 lb (102,1 kg) affiche un niveau de confiance élevé à quelques heures du début du calendrier préparatoire, à Toronto.

« Le feeling d'être à l'entraînement et celui [lorsqu'on se retrouve] autour d'un stade, ça n'a rien à voir, a affirmé le principal intéressé. Tu ressens une certaine énergie, et tu t'en nourris. Ça fait du bien. J'ai vraiment hâte de rembarquer sur le terrain. »

L'attitude avec laquelle Bede aborde le troisième chapitre de sa carrière dans la LCF plaît à Jacques Chapdelaine. L'entraîneur-chef ne s'en cache pas, les Alouettes recherchent toutefois de la continuité et de la constance dans le jeu du botteur.

« Il faut qu'il soit capable de faire les gros bottés [de précision] toutes les fois et qu'il soit précis, aussi, dans ses bottés de dégagement, a noté Chapdelaine. Mais les choses vont très bien, il est très positif présentement et travaille très fort. »

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