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Sept députés du Bloc québécois attaquent ouvertement Martine Ouellet

Sept députés du Bloc québécois attaquent ouvertement Martine Ouellet

Le lien de confiance unissant la chef du Bloc québécois Martine Ouellet à une majorité de ses députés est « affecté » dans la foulée de nouvelles révélations sur les agissements de son chef de cabinet, Louis-Philippe Dubois. Mme Ouellet, qui a congédié M. Dubois en matinée, évoque des « tensions post-course à la chefferie ». Un caucus spécial du parti aura lieu ce soir, à Ottawa.

Les dissensions au sein du Bloc québécois ont éclaté au grand jour après que le Huffington Post Québec eut révélé mercredi matin que M. Dubois aurait coulé des informations à la presse dans le but avoué de nuire à la réputation de l’ex-chef par intérim du Bloc, Rhéal Fortin, et de mettre un terme à une fronde qui grondait au caucus.

Dans un communiqué laconique publié mercredi midi, Mme Ouellet et son chef parlementaire, Xavier Barsalou-Duval, ont annoncé que M. Dubois avait été démis de ses fonctions, « car il n'a plus le lien de confiance avec l'ensemble de l'aile parlementaire nécessaire ». Ils ont en outre condamné la fuite médiatique.

Dans les minutes qui ont suivi, sept députés du Bloc - Gabriel Ste-Marie, Monique Pauzé, Rhéal Fortin, Louis Plamondon, Michel Boudrias, Simon Marcil et Luc Thériault - se sont néanmoins adressés à la presse pour exprimer haut et fort leur mécontentement face à la situation actuelle.

« On comprend que Louis-Philippe Dubois, le chef de cabinet de la chef, travaillait davantage contre les députés du Bloc que pour le Bloc », s’est insurgé M. Ste-Marie, qui a pris la parole au nom du groupe.

« Ça, c’est un immense manque de jugement, et c’est un immense manque de jugement d’avoir nommé Louis-Philippe Dubois comme chef de cabinet. […] Nous autres ici, on lui avait dit qu’il n’avait pas les compétences et qu’il n’avait pas notre confiance », a-t-il ajouté.

Notre lien de confiance de Martine est affecté, et ça va prendre bien du travail pour le rétablir.

M. Dubois « parlait au nom de Martine tout le temps, il ne faisait rien sans la consulter », a ajouté le député Ste-Marie, visiblement furieux de la tournure des événements.

« On est bien surpris qu’elle n’ait pas été informée de sa démarche, surtout qu’il a été libéré de sa présence à Ottawa depuis deux semaines et qu’il était affecté à Montréal par Martine pour développer la stratégie. C’est quoi la stratégie? C’est-tu de casser les députés du caucus? »

M. Ste-Marie a affirmé que le président du caucus, Louis Plamondon, a convoqué un caucus spécial avec Martine Ouellet, mercredi soir à Ottawa. « On a bien hâte d’entendre les explications de Martine », a-t-il laissé tomber. « Au Bloc, on lave notre linge sale en famille et on va faire ça ce soir. »

« Ça va se résorber », dit Martine Ouellet

Interrogée plus tôt dans les corridors de l’Assemblée nationale, Mme Ouellet a soutenu que c’est plutôt elle qui a convoqué ce caucus spécial pour « mettre les choses au clair avec l’ensemble du caucus ». Cette rencontre est « importante » et « nécessaire », a-t-elle fait valoir.

Lorsqu’on lui a demandé si elle avait l’impression que son caucus se désolidarisait, la chef du Bloc a hésité quelques secondes, avant de répondre. « Écoutez, moi je vais travailler très fort avec le caucus du Bloc québécois pour qu’on puisse avancer », a-t-elle fini par répondre. « Dans l’ensemble du mouvement souverainiste/indépendantiste, il faut qu’on arrête les divisions. Il faut qu’on se mette à travailler ensemble. »

Mme Ouellet a convenu qu’elle n’avait pas fait l’unanimité au sein du caucus lors de la course à la direction du Bloc québécois cet hiver, mais a rappelé que sa victoire est le résultat d’un « choix démocratique des membres ». Elle dit ne pas craindre que des députés claquent la porte du parti.

Je pense que c’est des tensions post-course à la chefferie. Et je pense que ça va se résorber. Je pense que c’est nécessaire que ça se résorbe pour l’avenir du Bloc québécois et l’avenir du mouvement souverainiste/indépendantiste.

Mme Ouellet a réitéré que tout coulage médiatique est « inacceptable », mais a indiqué ne pas avoir discuté de toute l'affaire avec M. Dubois. « On n’a pas eu de discussion sur le fond. Je l’ai seulement informé de sa démotion », a-t-elle dit.

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