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Venezuela : la nouvelle Constitution soumise en référendum

Venezuela : la nouvelle Constitution soumise en référendum

Les Vénézuéliens seront appelés à se prononcer sur la nouvelle Constitution du pays lors d'un référendum consultatif, a déclaré le président Nicolas Maduro.

« La nouvelle Constitution sera soumise à un référendum consultatif, pour que ce soit le peuple qui dise s'il est d'accord ou s'il n'est pas d'accord », a dit le président vénézuélien lors d'une rencontre au palais présidentiel de Miraflores.

La date du référendum demeure toutefois inconnue.

Le président socialiste s'est engagé la semaine dernière à mettre en place cet été une assemblée constituante chargée de réécrire la Constitution.

L'opposition et des membres du parti de Nicolas Maduro ont critiqué ce projet de super-assemblée composée à moitié de personnalités désignées, ce qui est jugé contraire aux principes démocratiques. L'opposition y voit un moyen de s'accrocher au pouvoir et estime que le système de désignation des membres de cette assemblée est « frauduleux ».

La procureure Luisa Ortega, à la tête du ministère public et membre du camp Maduro , a estimé que convoquer sans plébiscite une assemblée constituante, comme l'avait fait en 1999 Hugo Chavez, menaçait d'« éliminer » la démocratie. Elle a déposé un recours devant la Cour suprême du pays contre ce projet d'assemblée qui n'a pas été soumis à la population au préalable.

Le président Nicolas Maduro a quant à lui soutenu que la nouvelle proposition de mettre en place une assemblée constituante est une façon de combattre la crise politique, économique et sociale qui frappe le pays.

Cette annonce survient alors que les tensions entre le chef d'État et ses opposants perdurent depuis environ trois mois.

L'opposition, qui descend dans les rues presque tous les jours depuis le 1er avril, réclame la démission du président Maduro, la tenue d'élections et le retrait du projet d'assemblée constituante, qui doit être élue en juillet prochain et sera composée de 545 membres.

Des manifestations dérapent

Des heurts entre les forces de l'ordre et les manifestants sont survenus de nouveau mercredi, faisant plusieurs blessés. Des témoins ont dénoncé des attaques et des vols perpétrés par des gardes.

« Ils se sont approchés de nous à moto et un garde m'a frappé plusieurs fois à la tête. Ils m'ont poussé, je suis tombé, ils m'ont soulevé par mon gilet pare-balles et mon appareil photo est tombé », a relaté le photographe de l'Agence France-Presse Luiz Robayo, qui a été blessé au cours des affrontements.

Il soutient qu'un membre de la Garde nationale a tenté de lui enlever son masque à gaz et de l'embarquer sur une moto pour le faire emprisonner. « Mais l'un d'entre eux, un chef, leur a demandé de partir », a-t-il relaté.

Le photographe de la page Internet Cronico Uno a quant à lui indiqué s'être fait voler son appareil photo et avoir reçu un coup.

L'homme qui transportait Luiz Robayo sur une motocyclette a également signifié que des soldats lui ont volé son véhicule, son masque à gaz et d'autres objets.

Depuis le début des manifestations qui secouent le pays, 60 personnes ont été tuées et un millier d'autres ont été blessées. Les autorités et les manifestants s'accusent mutuellement de faire appel à des individus pour créer des agitations.

Un juge tué par balle

À Caracas, la capitale du Venezuela, le gouvernement a accusé des opposants d'avoir abattu le juge Nelson Moncada qui avait approuvé la condamnation d'un chef de l'opposition, Leopoldo Lopez.

Selon le parquet, le magistrat âgé de 37 ans a été attaqué verbalement dans la nuit de mercredi à jeudi par des personnes qui entravaient une avenue de la capitale. Le groupe lui a ensuite « tiré dessus » et « volé ses effets personnels », lorsque M. Moncada a tenté de s'enfuir.

Le ministre vénézuélien de l'Intérieur et de la Justice Nestor Reverol a évoqué la thèse du meurtre commandité par l'opposition. « Nous n'écartons pas la possibilité d'une action de tueurs à gages commandités par la droite terroriste pour continuer de semer la terreur », a-t-il dit, après avoir condamné l'acte.

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