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Crise chez les producteurs de bleuets sauvages du Nouveau-Brunswick

Crise chez les producteurs de bleuets sauvages du Nouveau-Brunswick

Des producteurs de bleuets sauvages de la Péninsule acadienne se sont réunis, mercredi, dans l'arrière-pays de Val-Doucet, pour y tenir une « journée de sensibilisation » à leur cause.

Plusieurs producteurs ont tout simplement fauché leurs terres, étant donné les faibles prix qu'ils s'attendent à recevoir pour leur production.

Ils déplorent aussi la présence écrasante sur le marché du géant néo-écossais du bleuet, Oxford Frozen Foods, qui occupe plusieurs terres à bleuets dans la région.

« C'est du jamais vu, déplore le producteur Abdon Landry. C'est incroyable. On ne peut pas vendre nos bleuets, on ne peut rien faire. »

Comme plusieurs, le président de l'Association des producteurs de bleuets sauvages du nord-est du Nouveau-Brunswick, Jean-Maurice Landry, a dû faucher ses terres à bleuets.

« Dans mon cas, et ce n'est pas unique, je fais affaire avec trois usines de transformation, explique-t-il. Avant de faucher mes terres, je les ai contactés et ils m'ont dit qu'ils n'avaient pas de garantie qu'ils pourraient sauvegarder ma récolte. Et ils n'avaient pas de garantie qu'ils pourraient m'offrir un prix qui couvrirait mes coûts de production. Le risque était trop élevé de continuer avec la récolte. »

Il déplore que les producteurs locaux ne soient pas outillés pour affronter la crise à laquelle ils sont confrontés.

« Nous sommes dans une situation unique, insiste-t-il. Pour la première fois dans l'industrie du bleuet, les dirigeants des usines nous disent qu'ils ne peuvent pas commercialiser nos bleuets. En plus, les usines utilisent toutes sortes de méthodes, dont certaines intimidantes, pour imposer des restrictions sur la production. Il y a des mécanismes prévus par la loi dans le but de commercialiser nos produits. Étant donné que les usines ne peuvent plus commercialiser nos bleuets, c'est un besoin essentiel d'avoir un office de commercialisation, avec le pouvoir d'établir des quotas de productions et de gérer tout ça de façon ordonnée. »

Le président de la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, Kevin Arseneau, s'est rendu sur place pour appuyer les producteurs locaux.

« À un moment donné, est-ce qu'on peut ancrer cette économie-là dans nos communautés et laisser les gens des communautés se développer par eux-mêmes, questionne-t-il? S'ils ne sont pas outillés pour le faire, outillons-les. C'est ce que la société, le gouvernement devrait faire, les outiller pour qu'ils puissent avoir une autonomie et se développer dans le sens qu'ils veulent le faire.''

La politique, une option possible

Après avoir épuisé tous les moyens pour se faire entendre auprès de la province, le président de l'Association des producteurs de bleuets sauvages du nord-est du Nouveau-Brunswick se tourne vers une autre voie. Jean-Maurice Landry entend en effet quitter la présidence de l'association afin de former un mouvement politique. À son avis, c'est la seule solution qu'il reste aux producteurs de bleuets pour faire passer leur message.

Selon M. Landry, les producteurs du nord-est de la province ne peuvent plus se permettre de sauvegarder leurs récoltes. Il soutient que le prix du bleuet sauvage dans la Péninsule acadienne pourrait chuter à 15 cents la livre.

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