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Sept questions pour comprendre le sommet du G7 en Italie

Sept questions pour comprendre le sommet du G7 en Italie

À eux seuls, les membres du G7 représentent près du tiers de l'économie mondiale. Leur influence sur les enjeux économiques et sécuritaires de la planète est considérable. À l'ère Trump, dans un paysage en mutation, ce sommet en Italie pourrait redéfinir le rapport entre les grandes puissances pour des années à venir. Que faut-il savoir?

Un texte de Louis Blouin et Marc Godbout, correspondants parlementaires à Ottawa.

Qui sont les joueurs autour de la table?

Quelle différence une année peut faire! La dynamique a beaucoup changé depuis le dernier sommet d’Ise-Shima au Japon avec l’arrivée de quatre nouveaux visages : Donald Trump, Theresa May, Emmanuel Macron et Paolo Gentiloni, l’hôte du sommet.

Des dirigeants au parcours et au style parfois radicalement différents se présenteront autour de la table.

Un exemple : une première rencontre entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président américain Donald Trump a clairement démontré, à la mi-mars, que les deux dirigeants n’avaient pas d’atomes crochus. Du libre-échange à l’immigration, les divergences étaient évidentes. L’absence de poignée de main après leur tête-à-tête en est devenue le symbole.

Que signifie l'arrivée de Trump?

Il n’y a qu’une certitude avec le nouveau président : son imprévisibilité. Quel Donald Trump se présentera autour de la table? Le perturbateur ou l’allié prêt à collaborer? Difficile pour les autres membres du G7 de prédire comment le président va se comporter.

Le moment est déterminant. C’est le premier contact du président avec le groupe des grandes puissances et ses débuts dans les grands sommets multilatéraux. Cette rencontre pourrait définir la relation entre les partenaires pour les années à venir. Les homologues de Donald Trump tenteront de partir du bon pied.

Quel rôle pour Justin Trudeau?

Avec l’arrivée de quatre nouveaux joueurs, Justin Trudeau se retrouve soudainement troisième quant à l'ancienneté au sein du groupe. Malgré les nombreux différends entre les États-Unis et le Canada depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, la relation entre le premier ministre Trudeau et le président n’a pas connu de dérapage.

Le sommet de Taormine pourrait être l’occasion pour le premier ministre canadien de jouer un rôle de facilitateur. Il a peut-être tout intérêt à le faire surtout que le Canada héritera dans les prochains mois de la présidence du G7.

Quels sont les désaccords possibles?

Le commerce international sera sans contredit un sujet brûlant. L'administration Trump a opté pour un changement radical en matière commerciale et, selon la Maison-Blanche, des pays trichent avec les règles du commerce international ou bénéficient de mauvais accords de libre-échange.

Parmi les pays qui sont montrés du doigt se trouvent cinq membres du G7 : l’Allemagne, la France, l’Italie, le Japon et le Canada.

Plus tôt ce mois-ci, les ministres des Finances du G7 ont fait preuve de retenue en mettant de côté la question du protectionnisme, préférant demander des éclaircissements sur la vision économique de la Maison-Blanche.

Autre sujet incontournable et litigieux : l’Accord de Paris sur le climat.

Donald Trump avait promis d’enterrer le traité de lutte contre les changements climatiques. La Maison-Blanche devait prendre position avant le G7, mais la décision a été reportée après le sommet d’Italie.

Les six partenaires, à commencer par la France et son nouveau président, voudront convaincre le président Trump de l’importance de l’engagement des États-Unis, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre.

Peut-il y avoir des terrains d’entente?

Pour apaiser de possibles divergences, les pays membres chercheront à établir des consensus sur des enjeux précis, notamment dans la foulée de l’attentat de Manchester.

La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent est un exemple de priorité commune derrière laquelle les leaders pourraient s’unir. C’est d’ailleurs le premier sujet abordé dans le communiqué conjoint des ministres des Affaires étrangères du G7 après leur rencontre en Italie le mois dernier.

L’autonomisation économique des femmes est aussi un thème mobilisateur cher à Justin Trudeau et à Shinzo Abe. Le premier ministre canadien et Donald Trump ont déjà mis en place un groupe de travail sur les femmes entrepreneures. Voilà des occasions d’établir un dialogue et d’éviter la confrontation.

De quoi les dirigeants doivent-ils discuter?

Le thème établi par la présidence italienne : « Jeter les bases d'une confiance renouvelée ».

L’Italie veut centrer son programme officiel sur les inégalités, la réglementation fiscale internationale, la cybersécurité et la lutte contre le financement du terrorisme. L’hôte du sommet, le premier ministre Paolo Gentiloni, aimerait bien faire des flux migratoires en Méditerranée et des relations avec la Russie des priorités.

Mais les provocations auxquelles se livre la Corée du Nord risquent de s’inviter au sommet de Taormine, comme le souhaite le premier ministre japonais.

Pourquoi l’Italie?

Des milliers de délégués, de journalistes et de policiers débarquent à Taormine en Italie pour le sommet.

La petite ville d’à peine 11 000 habitants est située sur la côte sicilienne et offre un décor spectaculaire. Les États membres assurent la présidence du G7 à tour de rôle. En 2017, c’est à l’Italie que revient la responsabilité d’accueillir et d’organiser le sommet.

L’année prochaine, ce sera au Canada de recevoir ses alliés. Le gouvernement fédéral n’a toujours pas donné l'endroit où la rencontre aura lieu.

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