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Le BMX plus fort que le Cirque du Soleil

Le BMX plus fort que le Cirque du Soleil

Le nouveau spectacle du Cirque du Soleil, présenté au Vieux-Port de Montréal, met en vedette les sports urbains et extrêmes. Saviez-vous qu'au début du projet, les athlètes de BMX ont refusé de se joindre à « Volta »?

Un an avant la première, Jean-Damien Climonet, recruteur d'artistes au Cirque et ancien sauteur acrobatique aux Jeux olympiques de Nagano, a sondé l'envie de sept « riders », comme on appelle les adeptes du BMX, à se lancer dans cette aventure. Si pour les gymnastes (ou les nageuses synchronisées pour « O » à Las Vegas), le Cirque représente l'aboutissement rêvé, la quête ultime après une carrière sportive, les riders, eux, n'y ont vu aucun intérêt.

« Je ne comprenais pas pourquoi le Cirque me demandait. Je n'étais pas du tout intéressé », lance Kevin Fabrègue, de Repentigny, un des 5 riders qu'on voit dans le numéro final de Volta, des acrobaties de groupe, chorégraphiées par Ben Potvin, sur des rampes transparentes au rythme d'une musique endiablée.

Jeffrey Whaley, 21 ans, de L'Assomption, n'aimait pas le côté rigide du Cirque et craignait de ne plus jouir de la liberté et du temps nécessaires pour s'entraîner en vue des compétitions. Pendant plusieurs mois, les riders ont maintenu leur position, ont-ils indiqué au 15-18 sur Radio-Canada Première.

« Le premier contrat (qu'ils nous ont demandé de signer) était un truc conventionnel pour un artiste de cirque. On avait moins de liberté pour s'entraîner à l'extérieur du Cirque. Moi, oublie ça, je n'étais pas intéressé, confie Kevin Fabrègue. Les gens au Cirque ont bien vu qu'ils ne pourraient pas avoir de BMX (dans le spectacle) s'ils ne nous laissaient pas de liberté. »

Les gens croient, à tort, que les adeptes du BMX sont des jeunes qui ne sont pas trop à leur affaire. Whaley et Fabrègue rappellent qu'ils fréquentent le skatepark tous les jours pour pousser leur sport. Au bout de plusieurs mois, les dirigeants du Cirque ont plié. Les riders pouvaient donc s'entraîner le jour pour eux-mêmes, et performer le soir au Cirque pour les spectateurs.

Objectif: ne pas tomber

Deux endroits différents, deux approches différentes quand vient le temps d'aborder une rampe sur un petit vélo.

« Les gens paient des centaines de dollars pour voir un spectacle qui a la renommée du Cirque du Soleil, c'est-à-dire la perfection, croit Jeffrey Whaley. Tu n'as donc pas le droit de tomber. Dans une compétition, tu n'as pas le droit de tomber. Si tu tombes, tu perds des points (et ce n'est que toi qui es pénalisé). Les gens sont là pour t'encourager et ils espèrent presque une chute parce que ça donne un bon show. Mais au Cirque, tu ne peux pas tomber. Tu dois être au bon endroit, au bon moment, à la perfection pour ne pas nuire à la sécurité de tes collègues. Tu dois être très concentré. »

Et les chutes, quand elles surviennent? « Ça arrive dans tous les numéros du Cirque, sauf que nous sur le BMX, on tombe sec. C'est difficile de le cacher. L'égo en prend un coup. Mais tu n'as pas le temps d'arracher ton casque. Il faut se relever pour aller vers la prochaine position pour la prochaine chorégraphie », dit Fabrègue.

La sécurité des spectateurs également, a fait l'objet d'une réflexion.

« C'est une grande peur que le Cirque avait. Qu'on tombe dans l'audience. Qu'on rate une rampe et qu'on tombe sur les gens. Il fallait monter une chorégraphie qui soit sécuritaire, mais belle à la vue », indique Jeffrey Whaley qui partage un secret avec Radio-Canada Sports. « En BMX, monsieur ou madame tout le monde ne remarque pas les trucs qu'on fait trop rapidement. Les acrobaties qui impressionnent le plus sont celles qu'on doit exécuter plus lentement. »

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