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Allégations d'agressions sexuelles: le maire adjoint de Vaughan Michael Di Biase démissionne

Allégations d'agressions sexuelles: le maire adjoint de Vaughan Michael Di Biase démissionne

Le maire adjoint de Vaughan, Michael Di Biase, a annoncé sa démission jeudi à la suite des allégations d'agression sexuelle et de harcèlement sexuel qui pèsent contre lui.

L’ancien maire a été informé qu'il avait violé le Code de conduite éthique de la municipalité, a déclaré la commissaire à l'intégrité de la ville, Suzanne Craig.

Dans son rapport publié jeudi, Suzanne Craig précise qu’une employée de la Ville allègue avoir été agressée et harcelée sexuellement par M. Di Biase, en plus d’avoir reçu des réprimandes de sa part.

Comme les accusations d’agression sexuelle relèvent du Code pénal, la commissaire doit conseiller à l'employé de déposer une plainte auprès de la police. Elle n’a pas indiqué si l’employée avait décidé d’y donner suite.

Conversation téléphonique enregistrée

Le rapport de Suzanne Craig décrit certaines des allégations en détail, y compris un moment où la plaignante a déclaré que M. Di Biase « m'a tripotée, m'a embrassée, m'a touché les seins et s'est poussé contre moi ».

Dans une transcription d’une conversation téléphonique incluse dans le rapport, M. Di Biase dit à l’employée : « Je suis désolé, je l'ai fait ... c’est la tentation, appelez cela comme vous voudrez ». L'appel a été enregistré par la plaignante et l’enregistrement soumis à la commissaire à l'intégrité.

La plaignante poursuit en demandant à M. Di Biase: « Pourquoi touchez-vous mes seins, pourquoi m’embrassez-vous et pourquoi mettez-vous votre langue dans ma bouche alors que je suis visiblement très bouleversée? ».

Il rétorque: « Je n'ai pas mis ma langue dans votre bouche. J'ai essayé...mais vous avez dit non ». Elle lui répond: « Vous avez touché mes seins », à quoi il répond : « OK, je suis désolé ».

Selon les allégations, M. Di Biase aurait également harcelé sexuellement la plaignante pendant cinq mois, entre mars et juillet 2016. Après cette période, l'employée a quitté la Ville de Vaughan, et est seulement revenue brièvement en octobre.

Durant ces périodes, il est allégué que M. Di Biase a embrassé l'employée sans son consentement cinq fois, et a touché ses seins à quatre reprises. Selon le rapport, l’ancien maire avoue avoir embrassé la plaignante sur les lèvres, mais nie l’avoir touchée de façon inappropriée - un témoignage qui contredit le contenu des enregistrements.

Allégations de surveillance

Le plaignant allègue également que M. Di Biase a embauché quelqu’un pour la suivre et la surveiller. Cet inconnu se serait garé devant sa résidence au volant d’un véhicule utilitaire sport. Selon le rapport, Di Biase nie toute implication. La Commissaire a déclaré que la plaignante n'avait pas avancé de preuves concluantes qu'il était impliqué.

Suzanne Craig a reçu les plaintes en janvier et a ouvert une enquête. Elle recommande au conseil municipal de prendre les sanctions suivantes contre M. Di Biase:

  • Suspension du salaire pendant 90 jours (la sanction maximale autorisée par le Code)
  • Présenter ses excuses auprès de la plaignante et de la Ville de Vaughan
  • Renoncer à son titre de maire adjoint
  • Ne plus avoir d’autorité sur le personnel de la Ville
  • Pas le droit de présider les réunions ni de siéger aux comités

Le Conseil n’est pas obligé d’accepter les recommandations de Mme Craig, mais il devra les considérer pour prendre une décision éclairée.

Dans un communiqué, le maire de Vaughan, Maurizio Bevilacqua, a déclaré qu'il trouve le contenu du rapport « sérieusement troublant », que la ville prend l’affaire très au sérieux, et qu’elle « condamne tous les actes de harcèlement en milieu de travail, quels qu’ils soient ».

Pas la première fois

Ce n'est pas la première fois que M. Di Biase se retrouve en violation du code de conduite municipal. En 2015, la commissaire à l'intégrité a conclu qu’il avait employé des jurons et intimidé des employés qui refusaient de lui remettre des détails confidentiels sur des appels d’offres en lien avec des travaux municipaux.

À l’époque, M. Di Biase avait contesté les conclusions de la commissaire et la décision du conseil de lui enlever trois mois de salaire, mais sa requête avait été rejetée par les tribunaux.

Michael Di Biase est un conseiller municipal de longue date et a également été maire de Vaughan de 2002 à 2006.

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