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Circonscriptions protégées : la communauté de Richmond n'appuie pas le processus judiciaire de la FANE

Circonscriptions protégées : la communauté de Richmond n'appuie pas le processus judiciaire de la FANE

Les circonscriptions électorales protégées sont un enjeu très important pour les Acadiens de la Nouvelle-Écosse. D'ici le scrutin du 30 mai, la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE) déposera une demande d'ordonnance pour contester devant les tribunaux la constitutionnalité du redécoupage de la carte électorale. L'organisme a reçu l'appui de toutes les communautés acadiennes de la province, sauf une : celle de Richmond.

Nous on a dit très clairement qu'on voulait qu'ils négocient.

Le président du centre La Picasse, Yvon Samson, n'appuie pas les démarches judiciaires de la FANE. Il croit qu'il s'agit d'un processus agressif, qui pourrait nuire aux relations avec le gouvernement.

« Lorsque tu vas dans un processus judiciaire, c'est confrontant. C'est de la confrontation, c'est un choix que tu fais qu'il n’y a rien de possible dans les négociations, bien qu'ils n’ont jamais négocié », explique-t-il.

Comme la majorité des Acadiens, il est d'avis que la représentation effective est primordiale.

On sait que les circonscriptions acadiennes sont importantes pour tout le monde.

Mais le retour aux trois circonscriptions électorales protégées n'est pas la seule solution, selon lui.

Par exemple, d'autres communautés acadiennes, comme Chéticamp, pourraient être intégrées. Les Acadiens pourraient aussi voter pour un député acadien, au lieu d'un député local.

L'important, c'est d'en discuter. C'est pourquoi il appuie l'annonce d'une commission indépendante sur la question.

« Ça donne non seulement aux gens le droit et le choix de s'exprimer par rapport à la représentation effective, mais aussi à sensibiliser les populations », croit M. Samson.

La directrice générale de la FANE n'est pas du même avis.

Parce qu'on juge que la communauté acadienne a été suffisamment consultée.

« Ce qui n'est pas correct aussi, c'est de faire porter le fardeau de cette définition de représentation effective sur l'ensemble de la communauté acadienne », croit Marie-Claude Rioux.

Elle ajoute que la décision appartient aux tribunaux.

Après consultation avec son conseil d'administration et la communauté, la FANE a conclu que la demande d'ordonnance était la meilleure solution.

« On aurait préféré que ce soit la province qui aille cherche cette demande d'ordonnance là, mais comme elle a choisi de ne pas le faire, on a besoin d'obtenir cette précision-là de la cour, à savoir si la carte électorale est constitutionnelle ou non », explique Mme Rioux.

Cap-Breton-Richmond encore représenté par un Acadien

Contrairement à la région de Clare, la circonscription de Cap-Breton-Richmond a conservé son député acadien, Michel Samson. Le ministre des Affaires acadiennes était d'ailleurs au centre des négociations avec la FANE.

« Il n'y a pas vraiment eu de changement ici, alors ce n’est pas vraiment une préoccupation courante », explique Yvon Samson.

Selon Gabriel LeBlanc, résident de l’Isle Madame, il y a bien d’autres enjeux qui inquiètent davantage les Acadiens de sa région.

« Il n’y a pas question, on doit avoir les circonscriptions pour protéger la participation des Acadiens en politique. Mais pour monsieur Joseph ordinaire, qui travaille à l’usine de crabe, c’est pas tellement prioritaire. »

Si le Parti libéral est réélu le 30 mai, la Commission sur la représentation effective parcourra la province et présentera ses recommandations au gouvernement d'ici le 1er novembre.

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