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Les trésors culturels de l'Amazonie exposés à Pointe-à-Callière

Les trésors culturels de l'Amazonie exposés à Pointe-à-Callière

Saviez-vous que le fleuve Amazone porte ce nom parce qu'un Espagnol du nom de Francisco de Orellana l'a ainsi baptisé après s'être battu avec une tribu de femmes et d'hommes qui portaient de longues chevelures et qui lui ont fait penser aux Amazones de l'Antiquité? C'est l'une des choses que nous apprend une nouvelle exposition à l'affiche au Musée Pointe-à-Callière jusqu'au 22 octobre.

Un texte de Catherine François

Arrivée tout droit du Musée d’ethnographie de Genève, où elle a remporté un beau succès, cette exposition présente une foule d'objets provenant d’une trentaine de tribus vivant dans neuf pays de l’Amazonie : masques, parures, armes, bijoux, trésors archéologiques, photos d’archives et extraits vidéo.

Elle explique au visiteur la culture animiste qui unit tous ces peuples pourtant si diversifiés, avec, comme personnage central de cet animisme, le chamane, sorte de sorcier qui, lors de cérémonies où il consomme toutes sortes de substances hallucinogènes, réussit à entrer en contact avec les esprits qui habitent cette forêt enchantée.

« L'objectif de l'exposition est vraiment d'initier les visiteurs à la culture animiste de l'Amazonie. L'animisme c'est quoi? C'est simplement que les Indiens vivent dans un monde enchanté, un monde dans lequel les arbres les animaux comme les jaguars, les pécaris, les poissons les papillons, les arbres, les montagnes ont une âme », explique Boris Wastiau, le directeur du Musée d’ethnographie de Genève qui a conçu l’exposition.

Les chamanes, à travers une initiation et l'utilisation de psychotropes, donc de drogues hallucinogènes, peuvent comprendre le langage de tout ce qui peuple l'univers, converser avec eux et gérer, un peu comme des diplomates, les rapports entre les espèces et garantir l'équilibre du monde.

Cet univers tout à fait fascinant nous permet de comprendre que ces peuples ont une conception du monde très différente de la nôtre, comme l’explique Boris Wastiau : « Pour eux, il n'y a pas de nature et de culture, tout est lié, les humains sont des êtres comme d'autres, un humain peut se réincarner en jaguar ou en poisson, on ne peut pas les opposer. »

Ils ont donc un rapport très étroit avec leur environnement, la faune et la flore, basée sur le respect et un nécessaire équilibre.

Voilà pourquoi tout élément étranger à cet équilibre a un impact direct sur leurs milieux de vie et les menace directement. L’exposition présente ainsi les ravages causés par l’exploitation du pétrole, de l’or et des bois précieux de la forêt, dont un cinquième de la superficie a déjà été détruit.

Beaucoup de ces peuples ont de ce fait disparu, ou sont menacés de disparition, notamment à cause de la destruction de leurs forêts. Mais beaucoup résistent et survivent. « Ils ont survécu à cinq siècles de génocide, ce qui est encourageant, déclare Boris Wastiau, et ils ont survécu avec leur mythologie, avec leur conception animiste du monde, avec leurs chamanes. »

Si vous voulez vous dépayser tout en découvrant une civilisation fascinante, vous ne serez pas déçus par cette exposition qui se tient au Musée Pointe-à-Callière jusqu’au 22 octobre.

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