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Satisfaits ou déçus? Ce que pensent des Franco-Ontariens du budget 2017

Satisfaits ou déçus? Ce que pensent des Franco-Ontariens du budget 2017

Ils nous avaient fait part de leurs attentes et de leurs préoccupations avant le dépôt du budget de l'Ontario. Nous avons demandé à quatre Franco-Ontariens, Nancy Côté, Louis-Philippe Roy, Bertrand Ndeffo et Jacques Habel ce qu'ils pensent des mesures envisagées par le gouvernement.

Un texte de Caroline Bourdua, Sophie Hautcoeur et Marine Lefevre

Bertrand Ndeffo, père de famille et enseignant de Brampton

Il espérait des mesures qui allègeraient le fardeau fiscal des familles, Bertrand Ndeffo croit que le budget ne va pas assez loin en ce sens, notamment en matière de service de garde et de logement.

« Nous savons, compte tenu des coûts actuels dans la grande région de Toronto que les dépenses liées à la garde des enfants constituent une part très importante des dépenses familiales, ce qui est énorme même pour des familles de la classe moyenne. Peut-être qu’il aurait fallu poser un geste également en faveur des familles de la classe moyenne », estime-t-il.

Il aurait aussi voulu voir des mesures supplémentaires pour calmer le marché de l'immobilier dans la région de Toronto. « [Il y a] la taxe de 15 % pour les investisseurs étrangers, mais on a oublié les spéculateurs locaux donc on peut se demander jusqu’à quel point cette mesure va être efficace. Évidemment dans les prochains mois, dans un an, dans deux on pourra y voir clair, mais on peut douter de l’efficacité de ces mesures pour réduire la surchauffe sur le marché de l’immobilier », dit-il.

Bertrand Ndeffo trouve toutefois intéressante l'assurance médicaments pour les jeunes de 24 ans et moins qui « va profiter aux jeunes qui vivent dans des conditions difficiles ».

Louis-Philippe Roy, jeune professionnel de Toronto

Louis-Philippe Roy se réjouit d'abord du retour à l'équilibre budgétaire. « Je comprends qu'il y a 8 ans il y avait la récession et qu'il fallait faire des dépenses, mais je crois qu'il est temps qu'on commence à payer la dette parce qu'éventuellement il va y avoir les intérêts », explique-t-il.

« Je crois que c'est important de faire le ménage des finances maintenant et ne pas reléguer tout ça aux prochaines générations et aux gens qui ont mon âge », ajoute-t-il.

Le Torontois espérait que le budget contiendrait des mesures pour aider les jeunes à devenir propriétaire de leur logement, mais a été déçu sur ce point.« J'aurais voulu plus de mesures offertes. J'imagine que je ne suis pas le seul dans la situation qui essaie d'acheter une propriété à Toronto », dit-il.

« Je suis content quand même de voir le contrôle des loyers qui fait quand même selon moi beaucoup de bon sens parce qu'il y avait eu des pratiques abusives dans les dernières années surtout dans les nouveaux condos », précise-t-il.

Louis-Philippe Roy trouve également que les investissements additionnels en santé sont une bonne nouvelle, notamment dans la création d'une assurance médicaments pour les 24 ans et moins.

Jacques Habel, avocat à la retraite de Sarnia

Jacques Habel n’est pas tout à fait convaincu par les propositions du gouvernement. Lui qui attendait notamment des mesures pour les aînés estime que l’argent prévu pour cette catégorie de la population ne va pas lui permettre de mieux s’en sortir financièrement. « Moi j’aurai voulu plus d’argent dans les poches des aînés. De l’argent qui pourrait être remis dans l’économie, c’est ce qui manque le plus dans ce budget », explique-t-il.

Il émet aussi certains doutes sur le réel équilibre budgétaire présenté. « L’équilibre, ils ne l’ont pas encore, souligne-t-il, peut-être l’an prochain, mais une année en politique c’est très long, paraît-il. C’est finalement un budget très politique, avant l’heure. »

Il reste par ailleurs inquiet de l’ampleur de la dette et l’optimisme du gouvernement. « Le budget est basé sur le fait que l’économie va très très bien et que cela va continuer à grossir et que l’Ontario va continuer à recevoir de ses citoyens des taxes directes et indirectes. C’est un peu fragile, à mon avis, comme budget », conclut M. Habel.

Nancy Côté, enseignante et mère de Kapuskasing

Pour cette enseignante et mère de quatre enfants, les tarifs d’électricité sont sa source d’inquiétude.

« Au niveau de l’électricité, les annonces avaient toutes été faites avant et il n'y a rien eu de nouveau. Je pense qu’ils essaient [les libéraux] de donner des bonnes nouvelles plusieurs jours avant pour faire passer les nouvelles qui sont moins intéressantes la journée du budget. »

« Au niveau de la santé et des rendez-vous médicaux à l’extérieur... il m’est arrivé régulièrement d’aller à des rendez-vous à Ottawa et la prime de déplacement te donne jusqu’à 100 $ pour une nuit d’hébergement. Ils ont dit qu’ils augmentent à plus d'une nuit donc ça, je pense que c’est très très intéressant pour les gens du Nord qui doivent aller à des rendez-vous médicaux à l’extérieur. C’est vraiment positif. »

Quant à un projet d'université francophone dans la province, Nancy Côté est déçue qu’aucune somme d'argent n’ait été annoncée notamment pour les gens du Sud qui sont sous-desservis en études postsecondaires en français, dit-elle, mais elle ajoute que la Francophonie a gagné quelque chose avec l’annonce de fonds pour la Place des Arts à Sudbury. « Je suis vraiment contente pour eux autres. Je pense qu’on ne peut pas tout avoir et il faut être logique aussi. »

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