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Les traversiers, un enjeu qui fait des vagues à Powell River

Les traversiers, un enjeu qui fait des vagues à Powell River

La communauté de Powell River, sur la côte Sunshine, dépend des traversiers de BC Ferries pour être liée à l'île de Vancouver et au Lower Mainland. Des résidents et propriétaires d'entreprise demandent aux politiciens d'améliorer ce service nécessaire à l'économie locale.

Un texte de Nahila Bendali

La microbrasserie Townsite Brewing s’est installée à Powell River il y a cinq ans. Depuis la disparition de plusieurs emplois dans le secteur des pâtes et papiers au cours des dernières années, les petites entreprises comme Townsite Brewing ont pris la relève de l’économie locale.

La majorité des affaires de Townsite Brewing se fait sur la côte Sunshine et à Powell River, affirme Ulrich Herl, propriétaire associé de la microbrasserie. « Nous devons quand même acheminer nos produits aux grands marchés », dit-il.

Ce dernier connaît bien les horaires des traversiers, puisque l’entreprise dépend de ce transport pour envoyer ses tonneaux de bière. Mais le service de BC Ferries n’est pas constant et les tarifs ont augmenté de plus de 100 % dans la dernière décennie, déplore Ulrich Herl.

Une traversée matinale en partance de Powell River est annulée l’été, remplacée par une traversée plus tard afin de convenir aux touristes. Les entreprises auront donc du mal à se rendre à Vancouver et revenir la même journée.

95 % des gens qui prennent le premier traversier du matin vont à Vancouver, ont des rendez-vous, des choses à faire. La plupart des entreprises qui dépendent de ce traversier ont écrit à BC Ferries... et ça tombe dans l’oreille d’un sourd.

Modifier le statut de BC Ferries?

Ce n’est pas que les horaires et les tarifs qui embêtent les résidents de Powell River. La gouvernance de BC Ferries, qui était à l’époque une société d’État, irrite la mairesse par intérim et propriétaire du café Basecamp, Karen Skadsheim.

« C’est vraiment insultant de voir une douzaine de traversiers dans l’intérieur qui sont gratuits et qui font partie du ministère des Transports, [c'est insultant] de dire que les traversiers de la côte sont différents quand on peut se rendre dans les communautés de l’intérieur sans traversier », déplore-t-elle.

En 2003, BC Ferries a adopté un nouveau modèle en fonction duquel l'organisme reste public, mais est géré par le privé.

Ce n’est pas la première fois que cet enjeu public-privé fait des vagues dans la province. En 2013, l’ancien politicien Gordon Wilson avait produit un rapport suggérant de ramener BC Ferries sous la gouverne de la BC Transportation Financing Authority, une société de la Couronne qui gère les infrastructures routières. En 2015, une pétition de 20 000 personnes demandait au gouvernement provincial de reprendre le contrôle de BC Ferries.

La vision des candidats

Le fils de Gordon Wilson, Mathew Wilson, se présente sous les couleurs libérales dans la circonscription de Powell River-Sunshine Coast. Le Parti veut garder BC Ferries comme une entité privée, contrairement à ce que proposait le rapport de son père.

« Il y a une dette importante avec l’entreprise et de ramener ça dans les comptes publics n’est pas une direction que le gouvernement veut prendre, et je suis en accord avec cela », affirme Mathew Wilson.

Les libéraux promettent des crédits d’impôt et un programme de fidélité pour les usagers fréquents et une amélioration de l’Internet sans-fil à bord des traversiers. Mathew Wilson veut aussi demander du financement de la part du fédéral, comme cela se fait dans les provinces de l’Atlantique.

Les verts veulent redonner à BC Ferries un statut de société d’État, mais sans hériter de la dette. La candidate Kim Darwin explique qu’elle solliciterait l’aide du fédéral dans ce cas. « Je veux inviter tous les députés fédéraux de l’intérieur à Powell River le 1er juillet, la longue fin de semaine, et m’assurer qu’ils doivent prendre les traversiers. Je suis certaine qu’il y aura des retards. On peut envoyer tous les graphiques, les données, la paperasse, mais avant qu’ils expérimentent ce que les gens d’ici vivent tous les jours, ils ne comprendront pas pourquoi c’est important », croit-elle.

Le Parti vert a aussi l’intention de créer un organisme de contrôle pour surveiller BC Ferries.

De son côté, le Nouveau Parti démocratique provincial (NPD) veut réduire de 15 % les tarifs sur certaines routes de traversiers et offrir le voyage aux aînés les jours de semaine. Le NPD veut aussi étudier la possibilité de remettre BC Ferries sous gouverne publique, possiblement avec sa dette, selon le candidat sortant Nicholas Simons. « Le gouvernement actuel dit que de remettre le service à une société d’État ou au ministère des Transports serait un problème pour les comptes publics. Je crois que nous devons évaluer si c’est vrai. »

Ulrich Herl, de la microbrasserie Townsite Brewing, a un message pour la personne qui sera élue le 9 mai : « De dire que nous avons choisi de vivre ici, à un certain point, c’est vrai. Mais vous devez nous soutenir en tant que gouvernement, parce que nous sommes ici. »

Avec les informations de Megan Thomas, CBC

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