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Expo 67 : Quand la contre-culture californienne a débarqué à Montréal

Expo 67 : Quand la contre-culture californienne a débarqué à Montréal

Deux dignes représentants de la contre-culture américaine ont donné des concerts prisés à Expo 67 : The Grateful Dead et Jefferson Airplane. Yves Laferrière s'en souvient très bien. Le bassiste et compositeur québécois était responsable de la programmation des artistes anglophones à l'exposition qui a fait entrer Montréal dans l'ère moderne.

Un texte de Ronald Georges

Du 28 avril au 29 octobre 1967, des millions de personnes se sont donné rendez-vous à Montréal pour l'Exposition universelle. Le grand public était au rendez-vous, les jeunes aussi, alors que la contre-culture américaine commençait à s'étendre hors de ses frontières.

Et ces jeunes se réunissaient au pavillon de la Jeunesse d'Expo 67, où The Grateful Dead et Jefferson Airplane ont offert une prestation devant plusieurs centaines de personnes, le 6 août 1967. « Ils sont venus avec femmes et enfants. C’étaient les phares de la contre-culture californienne. Les enfants courraient sur la scène pendant le concert! », raconte Yves Laferrière.

Le musicien et compositeur a discuté du pavillon de la Jeunesse d'Expo 67 à l'émission Désautels le dimanche.

Grateful Dead et Jefferson Airplane vivaient à fond le succès après des débuts prometteurs. Les deux groupes revenaient du festival de Monterey, en Californie, qui avait eu lieu du 16 au 18 juin, l’un des premiers grands rassemblements rock, avant celui de Woodstock.

Cinquante ans plus tard, Yves Laferrière est convaincu que la présence de Grateful Dead et de Jefferson Airplane à Expo 67 a changé les artistes québécois.

Je suis sûr que ça a changé le Québec et les gens qui sont venus aux spectacles.

Même si les artistes québécois qui ont marqué la décennie suivante, les années 1970, n’ont pas nécessairement assisté à des concerts à Expo 67, il demeure que la contre-culture américaine les a inspirés.

Par exemple, Robert Charlebois a commencé sa mutation psychédélique à la même époque. En 1970, Jean-Pierre Ferland offre Jaune, l’album concept rock qui est, depuis, devenu un classique. Et Diane Dufresne a raflé tous les honneurs dès 1972 avec son rock et ses chansons énergiques.

Un foisonnement de concerts

Afin de programmer six mois de spectacles gratuits pour Expo 67, Yves Laferrière avait effectué des repérages à Toronto et à New York. Il avait également rencontré les agents de la William Morris Agency (aujourd’hui WME) et avait contacté les artistes. « Dès que je mentionnais Expo 67, il n’y avait pas beaucoup de résistance », raconte le musicien et compositeur.

C’est ainsi qu’Yves Laferrière a réussi à attirer une foule d’artistes : Gordon Lightfoot, Leonard Cohen, le Modern Jazz Quartet, The Supremes, Petula Clark, Luciano Pavarotti, Harry Belafonte, Bing Crosby, Muddy Waters, Dave Brubeck Quintet, Thelonius Monk, The Herbie Mann Quintet, Duke Ellington and his Orchestra et Sarah Vaughan.

Chez les artistes francophones, Les Sinners, Renée Claude, Georges Dor, Pauline Julien, Gilles Vigneault et Maurice Chevalier se sont produits à Expo 67. Ces spectacles étaient programmés par René Malo, qui est, par la suite, devenu un important producteur de cinéma (Le déclin de l’empire américain).

Les Beatles à Expo 67

Expo 67 avait obtenu en primeur nord-américaine Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles, qui célèbre, comme Expo 67, ses 50 ans cette année. Paru le 1er juin 1967, le disque avait joué en boucle le jour même, devant plusieurs milliers de personnes, jusqu’à 2 heures du matin.

« Ça m’a confirmé dans ma volonté de faire [de la musique] toute ma vie. » Ce qu'Yves Laferrière a fait en tant que bassiste des groupes Contraction et Ville Émard Blues Band au cours des années 70, en accompagnant Pauline Julien, Renée Claude, Monique Leyrac et Jean-Pierre Ferland, et par la suite, en composant des trames sonores de films tels que Jésus de Montréal et Le sexe des étoiles. Et 50 ans plus tard, il conserve des souvenirs impérissables de cet été magique.

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