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Analyse : les Britanno-Colombiens pas présents en grand nombre le jour des élections

Analyse : les Britanno-Colombiens pas présents en grand nombre le jour des élections

La démocratie est un système politique dans lequel le gouvernement obtient ses pouvoirs par la volonté du peuple. Pourtant, celui-ci n'est pas toujours au rendez-vous le jour du scrutin. À l'occasion du scrutin provincial, Radio-Canada a analysé les tendances pour la Colombie-Britannique.

Un texte de Benoit Clément.

Aux dernières élections provinciales, 57,1 % des Britanno-Colombiens admissibles se sont prévalus de leur droit de vote. Ce troisième taux de participation arrive au troisième rang des taux les plus faibles de l’histoire de la province, malgré une participation importante au vote par anticipation.

Un taux qui diminue progressivement depuis les 30 dernières années, et qui a frôlé la moitié en 2005.

Lorsqu’on compare la participation des citoyens de la province aux différents scrutins, les Britanno-Colombiens semblent en général plus intéressés à prendre part aux élections fédérales.

Les autres provinces de l’Ouest

La participation citoyenne aux élections provinciales en Colombie-Britannique ressemble à celle des autres provinces de l’Ouest canadien, à l’exception de l’Alberta, qui a connu des taux de participation parmi les plus bas du pays.

À l’opposé, les Yukonnais participent beaucoup au processus électoral. En 2016, le Yukon a atteint le taux de participation le plus élevé de son histoire, avec près de 80 %.

Pourquoi certains citoyens ne votent-ils pas?

Normand Ruff, professeur émérite en sciences politiques à l’Université de Victoria, croit que ceux qui ne votent pas sont surtout découragés par le système politique.

« Les gens, surtout les jeunes, n’iront pas voter s’ils ont l’impression que leur vote ne changera rien. Cette année, il n’y a pas de mouvement massif pour expulser le parti au pouvoir. Ça risque de décourager certains électeurs », explique M. Ruff.

Il note l’augmentation du taux de participation aux élections fédérales en 2015.

Justin Trudeau plaît aux jeunes, et s’est donc attiré la faveur de la génération du millénaire, qui normalement ne serait pas allée voter.

Pour les élections provinciales de 2017, il s’attend toutefois à un taux de participation semblable à 2013, voire encore plus faible.

À la lumière des chiffres analysés, il est clair que les électeurs plus jeunes participent moins au processus électoral.

Ainsi, le taux de participation des 18-24 ans est de 49,7 %, celui des 25-35 ans de 39,8 %, soit des taux bien inférieurs à la moyenne de 57,1 %.

Xavier Deschênes-Phillion, étudiant au doctorat en sciences politiques à l'Université de la Colombie-Britannique (UBC), estime que les campagnes électorales parlent peu aux jeunes. Selon lui, il faudrait les intéresser plus tôt, à l'adolescence, à la politique.

« Les jeunes qui vont voter une première fois prennent une habitude, et gagnent en intérêt. Ces jeunes électeurs sont généralement plus enclins à retourner voter », croit-il.

Xavier Deschênes-Phillion note également que des élections au mois de mai tombent à un bien mauvais moment, tout juste après la fin de la session universitaire.

Conséquences sur le résultat du vote

En 2013, avec un taux de participation de 57 % aux dernières élections provinciales, le Parti libéral a remporté une majorité au gouvernement avec environ 25 % de l'appui populaire.

« C’est le risque du système démocratique », croit Richard Johnston, professeur en sciences politiques à l’Université de la Colombie-Britannique et titulaire de la chaire de recherche du Canada en opinion publique, élections et représentation. « Le vote est l'examen de santé du processus démocratique. Il y a un risque que les citoyens cessent de s'impliquer », croit-il.

Généralement, un taux de participation plus faible indique une représentation moins importante des citoyens plus pauvres.

M. Johnston explique que « les personnes plus pauvres sont moins enclines à aller voter, et ironiquement, à participer au processus qui permettrait d’augmenter les services sociaux dont ils pourraient directement bénéficier ».

Refuser son vote

Contrairement à d’autres provinces, il n’existe pas en Colombie-Britannique de façon de refuser son vote, pour qu’il soit comptabilisé ainsi.

Au Manitoba, par exemple, un électeur peut se rendre au bureau de scrutin le jour du vote, et écrire « refusé » au recto du bulletin. De cette façon, l’électeur a participé au processus électoral, mais son vote ne profite à aucun parti.

Andrew Watson, d’Elections BC, explique que tout bulletin de vote qui ne peut pas être comptabilisé pour un parti, entre dans la catégorie « vote rejeté », que ce soit intentionnel ou non.

M. Watson ajoute que, peu importe la raison, les votes rejetés entrent dans le calcul du taux de participation.

En 2013, 11 763 votes ont été rejetés par Elections BC, soit 0,65 % du nombre total de votes.

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