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Toronto se prononce contre l’importation d’ailerons de requin

Toronto se prononce contre l’importation d’ailerons de requin

Les conseillers municipaux de Toronto ne veulent plus de soupe à l'aileron de requin sur le menu des restaurants de la Ville Reine. À défaut de pouvoir eux-mêmes prononcer une interdiction, les élus ont donné leur appui au projet de loi fédéral S-238 qui vise à bannir l'importation d'ailerons de requin au Canada.

Un texte de Mathieu Simard

La motion présentée par la conseillère municipale Kristyn Wong-Tam a été adoptée par le conseil dans un vote de 38 contre 4.

Au début du mois, le sénateur conservateur Michael MacDonald a déposé un projet de loi privé pour mettre fin à l'importation d'ailerons au Canada.

C'est la troisième fois qu'un projet de loi pour stopper le commerce des ailerons est à l'étude à Ottawa. Les personnes en faveur de l'interdiction croient que cette fois-ci sera la bonne, maintenant que la communauté chinoise est plus sensibilisée à la cause.

Une tradition lors d’occasions spéciales

La soupe à l'aileron de requin est une spécialité de la cuisine chinoise qui est encore servie à Toronto lors de grandes occasions.

La demande pour cette tradition culinaire entraîne la surpêche de certaines espèces de requins. La méthode utilisée pour récolter les ailerons, qui consiste à amputer les requins avant de rejeter le reste de la carcasse à la mer, est aussi souvent dénoncée.

« Cette boucherie peut arrêter si nous cessons de manger de la soupe à l'aileron de requin », explique le conseiller Glenn De Baeremaeker, qui a appuyé la motion. Selon lui, la menace qui pèse sur les populations de requins est facile à résoudre.

Il faut arrêter de manger cette soupe qui n'a aucune valeur nutritive, qui n'a pas bon goût et qui coûte cher.

La Torontoise Joanna Hui a goûté à cette soupe luxueuse à de multiples occasions, lors de banquets et d'événements spéciaux. En grandissant, elle a pris connaissance de l'effet néfaste de la surpêche sur les populations de requins et a décidé de fonder l'organisme Ethical Chinese Consumers Alliance pour éveiller la communauté chinoise au problème.

Le jour de son mariage, elle a rompu avec la tradition et a décidé de ne pas servir de soupe à ses invités en prenant le soin d'expliquer ses motivations. Elle croit que la jeune génération de Chinois est plus sensibilisée aux enjeux de protection de la faune.

L'appui des proches de Rob Stewart

La famille de Rob Stewart a pris la parole jeudi matin à l'hôtel de ville de Toronto en marge du vote du conseil municipal.

C'était la première fois que Brian, Sandy, et Alexandra Stewart s'exprimaient au sujet du travail qu'a accompli le documentariste pour dénoncer la chasse aux requins, depuis la mort de ce dernier.

Ils ont tous recommandé aux conseillers municipaux d'adopter la motion afin de mettre un terme au traitement cruel infligé aux requins.

Rob Stewart a dédié sa vie à sensibiliser les gens au sujet de la chasse aux requins. Il tenait à tout prix à ce que la pêche aux ailerons cesse.

Il a réalisé le documentaire Sharkwater en 2006, dans lequel il dénonçait l'industrie de la pêche aux requins.

Le cinéaste canadien est décédé lors d'une sortie en plongée sous-marine en Floride, en janvier 2017, alors qu'il tournait la suite de son documentaire.

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