La ville de Deux-Montagnes ressent déjà un « effet REM » (Réseau électrique métropolitain). Des maisons sont vendues à des utilisateurs du train, et des propriétés sont achetées par des promoteurs pour faire place à des immeubles à copropriétés.
Un texte de Francis Labbé
La Caisse de dépôt et placement du Québec a lancé récemment des appels d'offres pour le matériel roulant et les infrastructures associées à ce projet, qui est évalué à 6 milliards de dollars. Il comptera 67 kilomètres de voies ferrées. Les travaux devraient commencer l'automne prochain, indique CDPQ Infra (qui supervise les opérations).
« On a des promoteurs qui nous contactent pour connaître les zonages permis », explique Benoît Ferland, directeur général de la Ville de Deux-Montagnes. « On en a presque un par semaine qui nous approche, dont certains que nous n'avions jamais vu auparavant. »
M. Ferland explique que les promoteurs cherchent à acheter de petites maisons, à les démolir et à construire des logements un peu plus denses autour des gares. « C'est aussi ce qui est exigé par le Plan métropolitain d'aménagement et de développement », ajoute-t-il.
Réal Forand était propriétaire d'une résidence située à deux pas de la gare Grand-Moulin. Il a vendu sa maison il y a un mois. « La personne qui a acheté la maison va voyager avec le train pour se rendre à son travail, au centre-ville de Montréal », explique-t-il.
Depuis un an, les revenus de droits de mutation (communément appelés « taxe de bienvenue » ) ont augmenté de 40 % pour atteindre 1,4 million de dollars. « Lors de la construction de la gare Deux-Montagnes, le bout de la ligne, il y avait eu une très forte croissance », explique le maire de Deux-Montagnes, Denis Martin.
S'en est suivie une stagnation de 2005 à 2013, dit-il. « Mais on voit qu'avec cette nouvelle arrivée [le REM], il va y avoir tout un changement au niveau de la ville », poursuit le maire.
Bonification
Si Deux-Montagnes applaudit le projet aujourd'hui, il en allait tout autrement il y a un an. Le projet initial prévoyait la fermeture de plusieurs artères de la ville et une quarantaine d'expropriations.
« Après discussion avec la Ville, nous avons diminué de quatre fois le nombre de relocalisations qui seront nécessaires », explique Jean-Vincent Lacroix, directeur des relations avec les médias pour CDPQ Infra.
« Le tracé sera surélevé sur un talus végétalisé. Comme ce sera un service à haute fréquence, nous ne pouvions plus avoir de passage à niveau », précise M. Lacroix. « En surélevant, nous allons maintenir ouverts les accès est-ouest. »