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Après 100 jours au pouvoir, Trump a-t-il tenu ses promesses?

Après 100 jours au pouvoir, Trump a-t-il tenu ses promesses?

En campagne électorale, Donald Trump a présenté un ambitieux programme pour les 100 premiers jours de son administration. À l'aube de franchir ce cap symbolique, le président a-t-il tenu parole?

Un texte de Laurent Therrien

C’était le 22 octobre, à Gettysburgh, en Pennsylvanie. À deux semaines de l’élection, Donald Trump proposait devant ses partisans son « contrat avec l’électeur américain »; une série d’actions qu’il comptait mettre en œuvre dans ses 100 premiers jours à la Maison-Blanche, dans toutes sortes de domaines.

Revenons sur ses dix promesses les plus importantes.

1. Déchirer ou renégocier l’ALENA

STATUT : EN COURS

L’administration Trump étudierait la possibilité de se retirer de l’ALENA « dans les prochains jours », selon un haut responsable de la Maison-Blanche.

Le président a déjà signé un décret le 23 janvier, dans lequel il signifiait son intention de renégocier les termes de l’accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Il a déclaré à de nombreuses reprises que l’ALENA était « injuste » envers les Américains.

2. Interdire aux citoyens des pays soutenant le terrorisme d’entrer aux États-Unis

STATUT : TENUE, MAIS ANNULÉE

Le 27 janvier, le président a interdit l'entrée aux États-Unis des ressortissants de sept pays (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen), le temps de « réexaminer et de renforcer le processus de vérification des admissions ».Ce décret présidentiel a provoqué une situation chaotique, puisque les agents d’immigration n’avaient pas reçu de consignes précises sur les multiples cas de figure possibles. Quelque 109 personnes déjà en route vers les États-Unis ont été placées en détention à leur arrivée.

Le 3 février, un juge fédéral de Seattle a ordonné la suspension à l’échelle nationale du décret présidentiel.

Le président a soumis une deuxième mouture de son projet anti-immigration le 6 mars, mais il a été à nouveau suspendu par un juge fédéral d’Hawaï le 15 mars.

3. Commencer la construction d’un mur payé par le Mexique

STATUT : NON TENUE

C’est probablement sa promesse la plus connue, et l’une des plus controversées. Donald Trump a signé un décret ordonnant la « construction immédiate d’un mur physique » à la frontière avec le Mexique le 25 janvier. Or, le président mexicain, Enrique Peña Nieto, maintient qu’il ne versera pas un sou pour ce projet.L’administration Trump envisagerait la possibilité d’imposer une taxe de 20 % sur les produits importés du Mexique, afin de payer pour le mur.

Mais pour l’instant, cette promesse-phare de Donald Trump reste un projet encore flou.

4. Diminuer les impôts des entreprises et de la classe moyenne

STATUT : EN COURSLe 26 avril, la Maison-Blanche a présenté une vaste réforme fiscale, qui abaisse le taux d’imposition des entreprises de 35 % à 15 %. Les particuliers bénéficient aussi d’une réduction de la charge fiscale, qui plafonne à 35 %.Mais ce plan doit toujours obtenir l’aval du Congrès, contrôlé par des républicains qui ne sont pas nécessairement d’accord avec les propositions de la Maison-Blanche, surtout lorsqu’il est question de rigueur budgétaire. De vives négociations sont à prévoir.

5. Abroger et remplacer l'Obamacare

STATUT : NON TENUEL’abrogation tant promise de l’Obamacare est un important revers pour Donald Trump, qui a dû retirer son projet de réforme de la santé au dernier moment, alors qu’il se dirigeait vers un rejet à la Chambre des représentants.Le président a accusé les démocrates d’avoir fait dérailler son plan, alors que ce sont des dissensions au sein de la majorité républicaine qui auront coulé le projet de réforme de la santé.

6. Qualifier officiellement la Chine d’État « manipulateur de devises »

STATUT : NON TENUE

Pendant la campagne, Trump s’en est souvent pris à la politique économique de la Chine. Il accusait Pékin de maintenir le yuan artificiellement bas, afin de concurrencer les États-Unis. Il avait promis, dès sa première journée à la Maison-Blanche, de désigner la Chine comme une « manipulatrice de devises ».Dans une entrevue avec le Wall Street Journal, le président a annoncé qu’il avait changé d’idée. Selon lui, la Chine a cessé de manipuler sa devise dans les derniers mois.

7. Retirer les États-Unis du Partenariat transpacifique (PTP)

STATUT : TENUETrois jours après avoir officiellement pris le pouvoir, le président a tenu sa première promesse, en retirant les États-Unis d’un accord commercial négocié par son prédécesseur.Donald Trump a dit « préférer signer des accords bilatéraux, une approche plus efficace que les vastes accords multilatéraux ». Le premier ministre japonais Shinzo Abe avait déclaré quelques heures plus tard que sans les États-Unis, le PTP devenait « dénué de sens ».

8. Annuler les restrictions environnementales imposées par Obama

STATUT : EN COURS

En campagne, Donald Trump a promis de prioriser les emplois plutôt que l’environnement. Le 28 mars, il a signé un décret qui vise à « promouvoir la croissance économique en relançant des milliers d’emplois perdus dans l’industrie du charbon ».Ce même décret ordonne aussi à l’Agence de protection de l’environnement (EPA) de lancer la réécriture du Clean Power Plan, une mesure clé du président Obama pour limiter les effets des changements climatiques.

Donald Trump a par ailleurs nommé à la tête de l’EPA Scott Pruitt, un climatosceptique qui réfute l’impact du CO2 sur le climat.

9. Se retirer de l’Accord de Paris sur le climat

STAUT : NON TENUELe président a menacé de retirer les États-Unis de cet accord international pour combattre les changements climatiques, mais il a récemment indiqué qu’il y « réfléchissait toujours » et qu’il garderait « l’esprit ouvert ».

10. Donner le feu vert à la construction de l’oléoduc Keystone XL

STATUT : EN COURS

Les projets d’oléoduc Keystone XL et Dakota Access, mis sur la glace par l’administration Obama, ont été ressuscités par Trump, qui a annoncé avoir donné son aval à ces deux projets le 24 janvier.Le projet Keystone XL, de l’entreprise Transcanada, devrait transporter du pétrole brut des sables bitumineux albertains vers le Golfe du Mexique.

Avec l’Agence France-Presse, Reuters et Associated Press

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