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L'apprentissage de Lance Stroll, le défi de toute une équipe

L'apprentissage de Lance Stroll, le défi de toute une équipe

BILLET - Dans les deux dernières courses, avec ses abandons à Shanghai et à Bahreïn, Lance Stroll a perdu 100 tours précieux qui lui auraient permis de parfaire ses connaissances sur le comportement de sa voiture, tout en se faisant plaisir à se battre pour des positions.

De retour dans le paddock du circuit de Sakhir tout de suite après son accrochage avec Carlos Sainz fils, Lance Stroll crie en français : « Qu’est-ce qui s’est passé ? »

Le Québécois est énervé et le montre. L’image, captée sur le vif, est forte.

Stroll tente depuis le début de la saison d’être analytique, de tirer le positif de chaque faux pas.

« Ce serait ridicule de baisser les bras », a-t-il dit aux journalistes après les essais officiels de Bahreïn, mardi.

Il a vite avalé sa frustration d'avoir été harponné par le pilote Toro Rosso au début de son 13e tour.

Ça passe mieux quand c'est l'autre le coupable. Sainz fils a été jugé responsable de l'accrochage.

En course, après les trois premières épreuves, le nom de Lance Stroll est encore dans la colonne des victimes et non des coupables.

Mais on peut être victime par imprudence.

Oui, Carlos Sainz fils a été jugé coupable, mais tout comme en Chine, Stroll a tourné « carré » en visant le point de corde.

Il ne s’est pas posé de question. Un virage, ça se négocie le plus près possible de sa courbe intérieure. C'est le principe du point de corde, c’est la base de la course sur un circuit pour gagner du temps au chrono.

Après, ça dépend des circonstances. Et c'est là où l'équipe doit l'aider.

Le rôle de l'équipe

En ce moment, de quoi a besoin Stroll? Du temps en piste. À cause des accrochages, il a déjà perdu 100 tours (55 en Chine, 45 à Bahreïn) en deux courses.

Cent tours pour continuer à apprendre, apprivoiser l'auto, adapter son pilotage à la dégradation des pneus et la quantité d'essence qui baisse chaque tour.

Pour s'approcher des chronos de son coéquipier Felipe Massa, qui n'est pas encore un adversaire, mais encore une référence qu'il regarde en levant la tête.

Si le poids (de son inexpérience) n’est pas encore trop lourd pour ses épaules, c’est que Massa marque des points. Déjà 16. Le Brésilien aime la FW40, dont le niveau d'adhérence lui permet de s'exprimer, et le montre en piste.

Les résultats de Massa, c'est de l’or pour l’équipe dans la course aux championnats, c'est de l’oxygène pour le Québécois, qui a commencé l’année sur des circuits qu’il ne connaissait pas bien ou peu.

Ce sera encore le cas à Sotchi, en Russie.

Après, à Barcelone, la pression grimpera de quelques crans, et l'oxygène lui coûtera de plus en plus cher…

En Russie, il devra se rendre jusqu’au drapeau à damier. Quitte à s’éloigner des points de corde si nécessaire.

L’équipe devra bien le guider dans les virages du Parc olympique de Sotchi. Car piloter une F1, c’est un travail d’équipe, entre l’ingénieur au muret et le pilote en piste.

L’incident du premier tour à Shanghai a obligé Stroll à être très prudent au premier tour à Bahreïn, au prix de quelques positions perdues.

C’est peut-être ce que lui disait Paddy Lowe la veille de la course, dans un face-à-face arbitré par son père, Lawrence Stroll, et capté par une caméra indiscrète... mais bien placée.

Paddy Lowe a-t-il trouvé les bons mots?

Le Québécois a franchi l’obstacle du premier tour à Bahreïn et a pu continuer à prendre des notes sur le comportement de sa voiture… jusqu’au début de son 13e tour.

La sortie des puits de Carlos Sainz fils a mis forcément l’équipe Williams en état d’alerte. Stroll arrivait à pleine vitesse dans la ligne droite et leur trajectoire pouvait se croiser, ce qu'il fallait éviter.

Que lui a dit son ingénieur de course James Urwin? Lui a-t-il conseillé d’être prudent au virage no 1?

L’accrochage avec Carlos Sainz met en lumière l’indispensable relation entre l’ingénieur et le pilote. Surtout quand le pilote est en mode apprentissage.

Bien entendu, d'un point de vue purement matériel, mais pas moins important, cela impose un lien radio d’excellente qualité. Ce qui n’était pas le cas vendredi à Bahreïn.

« La radio est horrible. Je n’entends pas un mot de ce que vous dites », a dit Stroll à l’équipe à la 43e minute de la deuxième séance d’essais libres.

L’équipe Williams a donc un grand rôle à jouer dans l'apprentissage d'un jeune pilote, tant sur le plan humain que technique et stratégique.

Chaque week-end de course est pour l'équipe Williams, tant le personnel à l'usine qu'en bord de piste, un défi complexe à relever pour aider Lance Stroll.

Pour qu’il puisse voir le drapeau à damier en Russie, et marquer des points en Espagne.

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