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Bois d'oeuvre : 200 à 300 M$ nécessaires pour soutenir l'industrie

Bois d'oeuvre : 200 à 300 M$ nécessaires pour soutenir l'industrie

EXCLUSIF – Radio-Canada a appris que Québec devrait dépenser entre 200 et 300 millions de dollars pour instaurer un programme d'aide à l'industrie forestière québécoise qui contrerait les effets des droits compensatoires que souhaitent imposer les États-Unis sur le bois d'oeuvre.

Un texte de Nicolas Vigneault

Questionné plus tôt cette semaine sur la crise que s'apprête à vivre l'industrie du bois d'oeuvre, le premier ministre Philippe Couillard avait répondu : « Nous serons prêts dès le premier jour. »

Le gouvernement devrait confirmer son appui à l'industrie forestière mardi prochain, au moment même où le taux de taxe exigé par les Américains sur l'importation du bois d'oeuvre canadien sera connu.

Selon nos informations, l'aide prendrait la forme de garanties de prêt via des programmes déjà existants, comme ESSOR, qui est géré par Investissements Québec. Présentement, ce programme est doté d'une enveloppe de 86 millions de dollars selon les crédits budgétaires du ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation que nous avons consultés.

Le fédéral devra participer

Le gouvernement devra donc bonifier ce montant afin de répondre aux besoins de l'industrie, qui s'attend à être frappée de plein fouet par des droits compensatoires qui pourraient varier entre 25 et 45 % selon les scénarios qui circulent présentement.

Comme le commerce international est de juridiction fédérale, le gouvernement du Québec et l'industrie s'attendent à ce qu'Ottawa fournisse un appui financier à l'industrie forestière québécoise et canadienne selon des sources proches du dossier.

« C'est un impact financier de 120 millions de dollars par tranche de 10 % [de droits compensatoires] », expose André Tremblay, président directeur-général du Conseil de l'industrie forestière du Québec. Si le pire scénario s'abattait sur les industriels québécois avec des droits de 40 %, il leur en coûterait près de 500 millions de dollars additionnels par année pour exporter leurs produits vers les États-Unis.

Lutte interminable

Même si l'industrie a bon espoir de gagner la bataille devant les tribunaux sur les droits compensatoires face aux Américains, le conflit pourrait durer des années. D'ailleurs, les conflits reliés au bois d'oeuvre se succèdent entre le Canada et les États-Unis.

Depuis 1982, quatre conflits ont déjà frappé l'industrie, qui a été affaiblie au cours des dernières années par les ralentissements dans la construction chez nos voisins du sud.

« Ça fait seulement 2-3 ans que ça recommence à bien aller. Donc les liquidités de nos entreprises ne sont pas énormes », affirme M. Tremblay. Il estime que les droits compensatoires pourraient faire mourir beaucoup d'entreprises si les gouvernements ne sont pas au rendez-vous avec des garanties de prêts, lesquels devront être remboursés par les industriels lorsque le conflit sera réglé.

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