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Agrandissement de la mine Canadian Malartic : les communautés autochtones froissées de ne pas avoir donné leur aval

Agrandissement de la mine Canadian Malartic : les communautés autochtones froissées de ne pas avoir donné leur aval

Les communautés d'Abitibiwinni, de Kitcisakik, de Lac-Simon et de Long-Point ont été choquées d'apprendre que le gouvernement du Québec donnait le feu vert à l'agrandissement de la mine Canadian Malartic sans leur aval.

Les chefs de ces quatre communautés algonquines, qui se sont rencontrés depuis le feu vert donné par le gouvernement au projet d'agrandissement de la mine mercredi, soutiennent qu'aucun contact n'a été pris avec eux avant l'annonce.

Des préoccupations territoriales, mais aussi économiques

Ils ajoutent qu'en vertu de diverses ententes et traités, l'agrandissement de la mine ne peut avoir lieu sans une entente qui accorderait à la minière des droits sur les territoires ancestraux concernés. Le chef de la Première Nation Abitibiwinni de Pikogan, David Kistabish, précise que les préoccupations des chefs ne sont pas strictement territoriales ou environnementales.

« On parle d'environnement, on parle en terme de terrains, on parle d'opportunités d'emplois, d'opportunités d'affaires, énumère M. Kistabish. On veut prendre part finalement au développement économique de la région. On veut avoir notre place dans tout ça, finalement, on veut juste avoir notre part du gâteau. »

On ne demande pas à avoir l'entièreté de tout ça, je pense qu'il y a de la place pour tout le monde. Le soleil brille pour tout le monde et on y a droit nous autres aussi.

Le recours aux tribunaux n'est pas exclu

David Kistabish ajoute que les chefs sont disposés à s'asseoir à la table des négociations qui existe avec la minière. Il juge par ailleurs que les ressources des communautés étant limitées, il faudrait prendre le temps de faire l'exercice à forces égales.

« Il y a la pression de la minière, je comprends, on est toujours pressé par le temps, poursuit-il. On n'est pas nécessairement outillé pour répondre à tout ça dans le sens où on n'a pas nécessairement l'expertise dans les communautés pour analyser toutes les études environnementales, les études d'impact et tout ça. D'un autre côté, on a nos aînés, on a nos gens qui ont des préoccupations. Donc il y a la barrière de la langue, il faut prendre le temps de s'asseoir avec les gens et d'échanger à ces niveaux-là, [même s'il] y a toujours la contrainte de temps. »

Les chefs des quatre communautés n'excluent cependant pas un recours aux tribunaux s'ils le jugent nécessaire.

Le ministère dit avoir consulté les communautés, mais en amont

La documentation fournie lors de l'annonce du gouvernement mercredi stipulait que le ministère de l'Environnement avait consulté la communauté de Pikogan « dans le cadre de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement ». Le ministère écrit que « les sujets d'intérêt soumis par la communauté [ont été considérés] dans les discussions relatives à la compensation des milieux humides ».

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