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Le sculpteur du taureau de Wall Street en a contre la fillette qui lui fait face

Le sculpteur du taureau de Wall Street en a contre la fillette qui lui fait face

Une enfant combative, devenue mondialement connue en un mois, mécontente fortement Arturo Di Modica, sculpteur du célèbre gardien de Wall Street, Charging Bull (Le taureau qui charge). La Fearless Girl (La fille sans peur), nouvelle statue semblant affronter l'animal en colère, constitue une violation de ses droits, estime l'artiste italo-américain.

Cette fable de La Fontaine à la sauce new-yorkaise, « Le taureau et la fillette », ne plaît pas à tout le monde. Selon son avocat, Arturo Di Modica entend en effet demander des explications aux responsables de la Ville qui, fin mars, a délivré un permis afin que la statue de l’enfant reste en place jusqu’en février 2018.

La fière petite fille à la queue de cheval, œuvre de l’Américaine Kristen Visbal, avait été installée à deux pas du temple de la finance le 7 mars, à la veille de la Journée internationale de la femme. Cette sculpture de 1,20 mètre, qui illustre l’absence de femmes aux conseils d’administration des plus grandes sociétés américaines, devait ne demeurer là qu’un mois.

Des dizaines de milliers de personnes ont changé les plans initiaux, en signant des pétitions pour que la fillette, qui se tient droite, les poings sur les hanches, face au machisme, conserve sa place. Le maire de New York, Bill de Blasio, a annoncé lui-même que le taureau continuerait finalement à cohabiter pendant près d’un an avec la nouvelle venue, très appréciée des touristes qui multiplient les égoportraits à ses côtés.

Pour Arturo Di Modica, la présence de Fearles Girl constitue une entrave à ses droits en tant qu’artiste, puisqu’elle modifie la dynamique créative originale. Le sculpteur demande notamment à la Ville de publier les documents montrant les procédures légales suivies pour imposer la présence de la jeune fille.

Ironie de l’histoire, son Charging Bull s'est installé près de la Bourse de New York de manière quelque peu similaire, en décembre 1989. Deux ans après que les États-Unis et le monde se sont relevés des conséquences d’un krach historique, le bovin massif en bronze doré, haut de plus de trois mètres et long de presque cinq, a été livré, comme un cadeau de Noël, au milieu d’une nuit, sans avoir demandé aucune autorisation officielle. Devant l’enthousiasme du public, la Ville avait accepté que ce symbole de la résistance et la puissance financières américaines devienne un résident permanent des rues de Manhattan.

Arturo Modica doit tenir une conférence de presse mercredi. Aucune poursuite judiciaire n’a pour l’heure été lancée, affirme son avocat.

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