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Sources et médias: aucune formation initiale n'est donnée à l'École de police

Sources et médias: aucune formation initiale n'est donnée à l'École de police

Au deuxième jour des audiences publiques de la Commission Chamberland sur les sources journalistiques, un témoin de l'École nationale de police du Québec a affirmé que dans le cadre de la formation initiale pour devenir enquêteur, aucune formation spécifique n'est donnée sur les relations avec les médias ou sur la confidentialité des sources journalistiques.

Ce témoin, Paulin Bureau, directeur du perfectionnement à l'École nationale de police, a précisé mardi qu'il existait des formations en relations avec les médias, mais que celles-ci n'étaient pas données par son école, qui assure la formation de base des policiers.

Mais le Service de police de la Ville de Montréal, par exemple, dispense une telle formation, de même que des entreprises privées, a plus tard indiqué le témoin.

Le témoin a aussi indiqué qu'il n'existait pas, à sa connaissance, de formation spécifique à l'École nationale de police sur les critères qui doivent être remplis lorsqu'un policier veut obtenir un mandat d'écoute électronique pour effectuer de la surveillance de journalistes.

Il s'est toutefois dit "assez convaincu" que des services de police offrent du "perfectionnement de service" sur des aspects comme la rédaction de déclarations sous serment. Il a aussi souligné que les grands corps policiers peuvent également bénéficier de conseils juridiques en de telles matières.

La Commission Chamberland a été instituée après qu'il eut été révélé que des policiers enquêteurs avaient eu accès aux relevés téléphoniques de journalistes. Ces enquêteurs cherchaient à connaître la provenance d'informations sensibles qui avaient été divulguées à des journalistes.

Élus face aux policiers

La Commission s'est également penchée mardi sur ce que signifie le "serment de discrétion" que doit prêter un policier et sur les relations entre les services de police et les élus.

Directeur du Service de police de Repentigny, Helen Dion a assuré qu'un élu ne pouvait ordonner au service de police d'enquêter ou de ne pas enquêter sur un dossier particulier. Ils peuvent, par contre, souligner par exemple que des citoyens se sont plaints de problèmes d'excès de vitesse sur une route ou de problèmes de sécurité dans un parc, mais il appartient au service de police de décider comment réagir face à la situation, comment la régler.

"On ne pourrait pas me dire, moi, de cesser une enquête, même le directeur général (d'une municipalité) ou un élu, de cesser une enquête sur tel individu, parce que ce serait un ami", a affirmé Mme Dion.

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