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«Les gars d'un bord, les filles de l'autre»: encore du sexisme dans les camps de jour

«Les gars d'un bord, les filles de l'autre»: encore du sexisme dans les camps de jour

La division entre les garçons et les filles est encore bien présente dans certains camps de jour, un phénomène qui reflète un problème de société, selon des groupes de lutte contre le sexisme.

Une lectrice du Huffington Post Québec s'est dite «complètement choquée» par la programmation 2017 du camp de jour Cache-à-l'eau, à Boucherville. Elle remarque que plusieurs activités viennent renforcer les stéréotypes sexuels en divisant les garçons et les filles en activités bien distinctes. «Il est temps pour le camp de changer sa vision des choses», dénonce la dame, qui préfère rester anonyme.

«Pourquoi les filles seraient obligées de jouer à des sports qu’elles n’aiment pas!?», écrit le camp de jour Cache-à-l'eau dans le cadre de la semaine thématique «Les gars d'un bord, les filles de l'autre». Au menu: une division bien nette entre les enfants. Les fillettes pourront se faire les ongles, danser et «rester entre filles», alors que les garçons feront du sport, joueront à des jeux vidéo et, «surtout», sans la compagnie du sexe opposé.

Voici d'autres semaines thématiques critiquées:

Interrogée sur les réactions que sa programmation suscite, la propriétaire du camp Hélène Richard se fait rassurante. «Si un garçon veut se faire les ongles, il peut».

Elle ne manque pas d'exprimer sa surprise face aux accusations de sexisme. «À chaque année, les enfants s'inscrivent d'un bord comme de l'autre. Il n'y a aucune intention de sexisme dans nos camps de jour», commente-t-elle. «Ça va trop loin.»

Pourtant, une interaction entre Cache-à-l'eau et une cliente sur la page Facebook du camp laisse penser qu'on s'amuse de voir un petit garçon qui «adore les princesses» (son nom est en bleu dans la capture d'écran ci-dessous). On recommande d'ailleurs aux parents de diriger son intérêt vers des «jedi» ou des «super-héros».

Un phénomène courant

Selon Judith Gaudreault, co-rédactrice du rapport Les stéréotypes sexuels en camp

de jour de l'Observatoire québécois du loisir, ce genre d'activité répond à une demande élevée.

«Les camps de jours répondent aux "besoins" des parents. C'est auprès d'eux qu'on doit faire de la sensibilisation», explique-t-elle. Depuis que les municipalités laissent des compagnies privées s'occuper des services de camps de jour, il est plus difficile de contrôler les activités proposées aux enfants.

L'an passé, son groupe Comité Femmes Vigilantes de la région de Châteauguay a notamment dénoncé le camp de jour 100 % Look, qui proposait aux filles de huit à onze ans d'apprendre à utiliser Photoshop pour retoucher leurs propres portraits.

«Les caractéristiques associées à l’un ou l’autre sexe enferment les filles et les garçons, et plus tard les femmes et les hommes, dans des carcans qui nuisent au plein développement de comportements et à la découverte d’activités et d’intérêts habituellement attribués au sexe opposé», expliquent les auteurs du rapport commandé par l'Observatoire québécois du loisir.

Le risque principal, rappelle Mme Gaudreault, est que les enfants choisissent leurs activités en fonction de leur genre et non de leurs intérêts et compétences. Un phénomène qui se reflète lors du choix de carrière.

«Ce que l'on souhaite, c'est que les jeunes femmes puissent choisir un métier dans lequel elles puissent être confortables», conclut-elle.

Voir aussi:

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