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La librairie montréalaise Marché du livre fermera ses portes à la fin du mois

Le Marché du livre fermera ses portes à la fin du mois
Radio-Canada

Après 32 ans d'activité dans le Quartier latin, le commerce installé au coin du boulevard de Maisonneuve et de la rue Saint-Hubert tournera sa dernière page le 31 mars.

Un texte d'Antoine Aubert

«C’est une sorte de deuil pour moi», explique Jacques Couture, directeur du Marché du livre, à Radio-Canada. Entré comme simple caissier en 1987, il a pris les rênes du magasin à peine trois ans plus tard. À 55 ans, le gestionnaire va devoir chercher un nouveau travail.

La librairie se spécialisait dans la bande dessinée, tout en ayant «au moins un exemplaire de tous les livres diffusés au Québec». À cela s'ajoutent la littérature étrangère, les ouvrages scientifiques et les nombreux livres d’occasion.

La librairie avait ouvert ses portes en 1985 dans l’ancien Palais du Commerce. Elle partageait alors ses locaux avec le Marché du disque. Du fait de la démolition de l’édifice — qui a laissé sa place à la Grande Bibliothèque —, un autre local, sur deux étages, a dû être trouvé en 2001. «On avait mis trois ans à refaire une clientèle, alors qu’on avait déménagé seulement quelques mètres plus loin. Mais ç'a été malgré tout une belle expérience», se souvient Jacques Couture.

Ce dernier dit avoir pris, à la fin de 2016, la décision de fermer. La renégociation du bail avec un nouveau propriétaire a constitué l’élément décisif.

«Il voulait passer le loyer de 12 000 à 15 000 $ par mois, sans compter les frais et les taxes, et qu’on signe pour au moins deux ans. On aurait pu dire oui et faire faillite dans un an, ou bien faire les choses correctement et ne devoir d’argent à personne, ce qui a été notre choix.»

«Internet ne peut pas sauver les librairies»

En baisse de 20 % depuis trois ans, les ventes ne permettaient pas de compenser l’augmentation. La multiplication des points de vente, en particulier ceux qui sont «virtuels», a fait très mal à Jacques Couture. «Il y a des livres partout, maintenant, résume-t-il. De notre côté, nos ventes en ligne ne permettent de faire que très peu de profits : les clients sont habitués à ne pas payer les frais de port, on doit se charger de l’emballage. Internet ne peut pas sauver les librairies indépendantes.»

Le nombre de parutions, toujours plus grand, de livres que la librairie devait commander, ou encore la hausse des coûts de transport des nouveaux arrivages et des invendus, font également partie des raisons évoquées pour expliquer ce qui a amené le commerce à baisser pavillon.

Le solde de fermeture de la librairie de quelque 60 000 ouvrages, avec des réductions de 50 % sur les prix originaux, a commencé le 26 décembre. Les étalages se vident petit à petit, comme le montre Jacques Couture en nous faisant visiter les lieux. «C’est un peu notre héritage. On souhaite que ces livres servent : voilà pourquoi on veut qu’ils soient tous vendus», indique-t-il.

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