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Montréal ville refuge: des organismes réclament des engagements concrets (VIDÉO)

Montréal ville refuge: des organismes communautaires inquiets

Plusieurs organismes, dont Solidarité sans frontières, demandent à la Ville de Montréal de garantir, alors qu'elle s'apprête à se déclarer ville refuge, que son service de police ne dénoncera pas les sans-papiers aux services d'immigration.

Ils ont énoncé cette demande lors d'une conférence de presse, lundi matin, alors que l’administration Coderre s’apprête à présenter, à la séance du conseil municipal, une déclaration visant à faire de Montréal une ville offrant des services municipaux aux immigrants sans-papiers, sans qu'ils aient à craindre une expulsion.

Pour le moment, la déclaration, dont le texte a été rendu public la semaine dernière, prévoit que la Commission de la sécurité publique soit mandatée pour « élaborer […] une approche » en ce sens avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), « sauf si [la personne sans-papier] est spécifiquement visée par une ordonnance exécutoire rendue par une instance juridictionnelle, notamment en matière criminelle et de sécurité ».

C’est cette dernière exception qui dérange, selon Michel Lambert, directeur général d’Alternatives, une organisation de solidarité oeuvrant notamment auprès des sans-papiers.

« Ces mesures de "sauf si" là font que, d’une certaine façon, on peut s’attendre que la discussion avec un policier commence un peu de la même façon qu’elle commence maintenant, c’est-à-dire qu’on commence par demander les papiers », a souligné M. Lambert en entrevue à ICI RDI.

À Toronto, c’est plutôt une politique de don’t ask, don’t tell (ne demandez pas, n’en parlez pas)qui a été mise en place, c’est-à-dire que les employés municipaux ont comme consigne de ne jamais demander le statut migratoire d’une personne. La police torontoise collabore aussi de façon limitée avec l’Agence des services frontaliers du Canada.

Sans une telle approche, affirme M. Lambert, la situation des sans-papiers ne changera pas vraiment. « Les gens qui ont peur d’avoir recours à ces services-là vont probablement continuer d’avoir peur », résume-t-il.

Michel Lambert voit tout de même cette déclaration comme un bon message à lancer, notamment lorsque la Ville met de la pression sur les gouvernements fédéral et provincial pour améliorer les services aux immigrants sans-papiers pour des besoins essentiels comme l’habitation, la santé et l’éducation.

Il faut toutefois s’assurer de l’intégration à l’emploi, puisqu’un immigrant en attente de régularisation n’a pas de permis de travail. « Si on vous dit que vous n’avez pas le droit à l’éducation, vous n’avez pas le droit à la santé et, en plus, vous n’avez pas le droit de travailler, comment je fais pour payer ces deux affaires-là que je dois payer maintenant? » demande Michel Lambert.

La « Déclaration désignant Montréal ville sanctuaire » doit être soumise au vote au conseil municipal ce soir.

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