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Des milliers de Québécois touchés par la grève des juristes

Des milliers de Québécois touchés par la grève des juristes
Radio-Canada.ca

Pendant que le bras de fer se poursuit entre Québec et les juristes de l'État, qui sont en grève depuis près de quatre mois, des milliers de Québécois font les frais de ce conflit de travail, le plus long de l'histoire de la fonction publique de la province.

Un texte d'Olivier Bachand

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les impacts du débrayage des avocats, notaires et greffiers de l'État sont multiples.

À elle seule, la quasi-paralysie des tribunaux administratifs a d'importantes répercussions sur la vie de nombreuses personnes.

Les avocats qui représentent la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) et Revenu Québec font partie des 1100 juristes qui sont en grève depuis le 24 octobre 2016.

Les causes de nombreux accidentés du travail et de la route qui se battent devant les tribunaux pour contester des décisions de la CNESST ou de la SAAQ ont dû être reportées en raison du débrayage.

Victimes du conflit

Clément Coallier, un résident de Varennes victime d'un grave accident de la route en 2012, fait partie du lot.

« J'ai reçu une lame de suspension de camion, à travers le pare-brise, directement dans mes yeux. Je l'ai pas vue venir. C'est arrivé comme un javelot », explique-t-il.

L'homme a dû se faire reconstruire la mâchoire, doit marcher à l'aide d'une canne, et a parfois des étourdissements et des pertes de mémoire.

Cet ancien représentant médical a repris le travail pendant huit mois, mais a été licencié par son employeur en 2014 puisqu'il n'était plus capable d'accomplir ses tâches comme avant.

Sans salaire depuis plus de deux ans, il se bat contre la SAAQ afin de recevoir une indemnité pour compenser ses pertes de revenus, alors que la Société d'État considère que son accident n'est pas la cause de sa perte d'emploi.

Sa femme de 69 ans doit continuer à travailler pour faire vivre le couple, qui est en train d'épuiser toutes ses épargnes.

« Disons qu'on est peut-être sur les derniers milles... On a deux autos, il va falloir vendre une auto », dit Clément Coallier.

Comme si ce n'était pas assez, une séance de conciliation prévue en novembre pour discuter de son cas a été annulée, en raison du conflit de travail qui oppose Québec et les juristes de l'État. Aucune date de remise n'a été fixée.

« Ça démontre qu'on a besoin d'eux, parce que ça retarde tous les dossiers, ça arrête tout le système. C'est important que le gouvernement règle le problème » dit Clément Coallier, sans jeter le blâme sur une partie ou l'autre.

Pour les gens dans sa situation, chaque semaine qui passe accroît le stress déjà important avec lequel ils doivent composer.

L'avocate de Clément Coallier, Me Sophie Mongeon, affirme qu'une cinquantaine de dossiers mettant en cause des accidentés de la route et du travail ont été reportés depuis le début de la grève, uniquement pour son cabinet.

« C'est des gens qui souffrent et puis qui sont déjà dans une position vulnérable, physiquement, psychologiquement et maintenant financièrement. » - Me Sophie Mongeon, avocate de Clément Coallier

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