QUÉBEC – Les regrets exprimés par Gerry Sklavounos la semaine dernière au sujet de son comportement envers des employées de l’Assemblée nationale n’ont pas convaincu Alice Paquet.
«M. Sklavounos nous a démontré qu’il ne ressentait pas de remords, si ce n’est que ‘‘d’être ce qu’il est’’, c’est-à-dire un homme ‘‘extraverti, volubile et passionné’’», écrit la jeune femme dans une lettre ouverte parue sur le site Web du média de gauche Ricochet.
«Ces paroles sont violentes, poursuit-elle. Sa réponse est la définition même de ce qu’est la culture du viol: il nous invite en fait à tolérer la contrainte sexuelle, à l’excuser, à la minimiser. M. Sklavounos n’a pas présenté d’excuses formelles parce que s’excuser, c’est avouer ses torts.»
Début février, le Directeur des poursuites criminelles et pénales a rejeté la plainte pour viol déposée par Alice Paquet contre le député indépendant. Toutefois, les médias ont rapporté de nombreux témoignages anonymes d’employées de l’Assemblée nationale qui ont souligné les avances insistantes de Gerry Sklavounos envers elles.
Avant de le réintégrer dans le caucus libéral, le premier ministre Couillard lui a donc demandé de faire une déclaration publique sur sa vision des relations hommes-femmes dans un milieu de travail, en plus d’entreprendre une «démarche personnelle». Insatisfait de sa déclaration, le caucus libéral a finalement choisi mardi de ne pas réintégrer le député de Laurier-Dorion.
Alice Paquet prendra part mercredi soir à une manifestation contre «la culture du viol à l’Assemblée nationale» qui aura lieu à Québec, de même qu’à Montréal et Sherbrooke.
«Le corps des femmes n’est pas un terrain public, affirme Alice Paquet dans sa lettre ouverte. Réduire ce que ces femmes ont vécu à une réaction ‘‘friendly’’, c’est tendre sa main et nous envoyer toute la culture du viol en pleine face.»
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