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Anne Le Beau incarnera Jeanne d'Arc sous la direction de Dave St-Pierre

Anne Le Beau incarnera Jeanne d'Arc sous la direction de Dave St-Pierre

Avec le corps, l’expérience et le talent d’une femme de 50 ans, la danseuse Anne Le Beau donnera vie à Jeanne d’Arc la pucelle dans le spectacle suie, sous la direction du chorégraphe Dave St-Pierre, à qui elle a enseigné il y a près d’un quart de siècle.

Alors professeure à LADMMI, elle a rencontré un jeune étudiant fougueux qui a tout de suite capté son attention: Dave-St Pierre.

«J’ai immédiatement reconnu en lui l’artiste, dit-elle. Je savais qu’il allait devenir créateur. Et je sentais que j’avais une connexion particulière avec lui. Après sa formation, je l’ai vu évoluer pendant des années. Quand je regardais ses pièces, j’avais envie d’être dedans. J’attendais le bon moment pour travailler avec lui.»

Anne Le Beau affirme avoir une confiance aveugle en lui. «Dave est un créateur sans compromis et ses œuvres parlent de choses qui me touchent: la mort, la maladie et l’urgence de survie. Ce sont des zones taboues dont on ne parle pas assez. J’avais envie de les visiter en sa compagnie.»

Quand elle lui a proposé une collaboration, il a tout de suite su quoi lui proposer. «On s’est regardé, il m’a dit “Jeanne d’Arc” et j’ai dit oui. C’était très instinctif. Cette idée de transposer ce personnage d’adolescente dans un corps de femme de 50 ans, cette dichotomie, c’est volonté de déconstruire le mythe et de le refaire à sa sauce, ça m’a parlé.»

Les deux artistes ne voulaient cependant pas raconter son histoire en tant que telle. «On est plus dans l’évocation de qui elle était. Sa folie. Sa quête. Son étoffe de guerrière qui est allée jusqu’au bout de ses idéaux, en courant à sa perte, jusqu’à mourir brûlée. On exploite aussi différents aspects de sa personnalité: son courage, sa foi, son acharnement et la force de ses instincts. Et on questionne l’idée de la vieillesse et de ce qui se passe avant de mourir.»

Campée dans une esthétique relativement contemporaine, évoquant les années 50 et 80, avec un plancher en pente, de la terre, de l’eau et de la gouache, la chorégraphie sera dansée par trois interprètes représentant le personnage historique. « Nous sommes tous les trois Jeanne d’Arc. L’œuvre en entier est teintée de sa personne.»

Sur scène, elle sera accompagnée par le danseur Bernard Martin et le comédien/danseur Hubert Proulx. Deux choix qui s’imposaient. «Ce n’est pas ma tête qui m’a dit d’aller les chercher, mais mon instinct qui a parlé. J’aime voir bouger Bernard. Je le trouve ouvert, brillant et articulé. Et j’adore l’idée de travailler avec un comédien, comme je l’avais fait auparavant avec Francis Ducharme. Ça apporte beaucoup d’humanité à l’œuvre. Hubert possède une charge de vie très forte dans son jeu.»

Leurs peaux serviront d’écrans aux projections d’Alex Huot, sortes de tatouages numériques, alors que la musique de Stéfan Boucher les enveloppera à la fois de lourdeur et de légèreté. L’interprète ne peut en révéler davantage puisqu’elle ne connait pas encore la trame sonore du spectacle, à quelques jours de la première.

«C’est ça, travailler avec Dave St-Pierre. Il faut être prêt à tout changer. On ne sait pas dans quel ordre on présente les tableaux. On ne connait pas la musique. Il nous garde constamment sur le qui-vive. C’est grisant et épeurant. J’étais prête à vivre ça. J’avais envie d’avoir peur. Il nous met dans un état de fragilité hyper intéressant.»

suie sera présentée à la Cinquième Salle de la Place des arts du 1er au 11 février 2017. Cliquez ici pour plus de détails.

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