Une accusation d'agression sexuelle sur un mineur est passible d'une peine maximale d'emprisonnement à vie aux Bahamas. La partie n'est pas gagnée d'avance pour Karine Gagné, qui y est emprisonnée. Le risque de culpabilité est quant à lui « très très très grand », selon l'avocate criminaliste Célina St-François.
La jeune femme de 23 ans pourrait être trouvée coupable parce que la responsabilité lui revenait de prendre tous les moyens raisonnables de s'assurer que son partenaire avait l'âge pour consentir.
« Dans certains cas, on trouve ça un peu extrême, mais on recommande d'y aller jusqu'à des vérifications de pièces d'identité. Dans certains cas, c'est nécessaire », insiste l'avocate en entrevue à Facteur matinal.
Il existe des différences entre les lois qui s'appliquent aux Bahamas et les lois canadiennes, mais dans tous les cas, la défense doit convaincre le juge.
« Si le juge n'était pas convaincu qu'elle avait pris tous les moyens [de vérifier l'âge de son partenaire] ou qu'elle avait fait preuve d'aveuglement volontaire, un juge pourrait ultimement la trouver coupable, donc le risque est très très très grand », ajoute Me Célina St-François.
Des peines plus sévères qu'au Canada
Les peines sont définitivement plus sévères [aux Bahamas]. « Ici [au Canada], on parle d'une peine maximale de 14 ans d'emprisonnement alors qu'aux Bahamas, on parle d'une peine maximale d'emprisonnement à vie », dit Me St-François.
Les chances que Karine Gagné soit libérée avant le début des procédures sont très minces, selon l'avocate, principalement en raison du fait qu'elle est citoyenne étrangère.
« Lorsqu'on parle d'un citoyen étranger, on demande également des garanties supplémentaires pour vraiment s'assurer que la personne ne tente pas de fuir et d'éviter un procès », explique-t-elle.
Me St-François précise également que les montants associés à une éventuelle caution peuvent être « astronomiques ».