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Pornocratie: l'ex-actrice porno Ovidie sort une enquête sur l'ubérisation du X

Une ex-actrice porno dévoile les dessous crasses du XXX

La réalisatrice et ex-actrice de pornographie Ovidie, âgée de 36 ans, livre une enquête sur l'industrie du X dans le documentaire "Pornocratie". Elle y dénonce les dérives et l'"ubérisation" de cette industrie, en particulier la dégradation des conditions de travail.

L'idée de cette enquête, diffusée sur Canal+ en France le 18 janvier, a germé il y a six ans à l'écoute d'anciennes actrices, de l'époque de la VHS, qui se plaignaient "de ne plus avoir le contrôle de leur image", explique la réalisatrice à l'AFP. Quinze ans après avoir tourné et changé radicalement de vie, "leurs vidéos piratées se retrouvent sur des écrans du monde entier, en accès gratuit, 24 heures sur 24, et sont même vues par des enfants", précise-t-elle.

Les bouleversements du streaming

Ovidie ne savait rien alors de ces sites de streaming de films pornographiques, conçus sur le modèle de YouTube et appelés "tubes".

La réalisatrice a aussi découvert à l'occasion de cette enquête, qui s'appuie sur de nombreux témoignages, la dégradation des conditions de tournage des actrices. Elles font face à des demandes de pratiques "de plus en plus hard". "Des choses que l'on n’aurait jamais osé leur demander il y a encore 10 ans", ajoute l'ex-réalisatrice de films X.

En outre, les cachets ont "diminué de moitié en dix ans et le nombre de contrats décrochés a été divisé par deux, car 70% de la production a disparu", explique-t-elle. Le piratage, qui représente aujourd'hui 95 % de la consommation, en est une cause.

L'hygiène passée au second plan

Ovidie montre également dans "Pornocratie" le relâchement des précautions sanitaires et affirme même que "pour tourner, de plus en plus d'acteurs sont prêts à falsifier leurs tests sur les infections sexuellement transmissibles".

"En 2012, il y a eu une grosse épidémie de syphilis dans le milieu du X à l'échelle mondiale", affirme-t-elle.

Ces sites porno n'ont aucun contact avec les "travailleurs en bout de chaîne", car "ils achètent et vendent du flux".

La plupart de ces sites appartiennent à des multinationales "opaques", qui contrôlent 95% de la consommation mondiale de vidéos X, accuse Ovidie. 100 milliards de films porno sont visionnés chaque année.

Deux journalistes allemands de l'hebdomadaire Die Welt, interrogés dans "Pornocratie", ont enquêté pendant huit mois sur ces sites sans parvenir à identifier ces multinationales. La faute à la complexité des montages financiers qui relient des sociétés, abritées dans des paradis fiscaux.

Bonnie Rotten

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