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Dion blâme «l'idéologie sanglante» de l'État islamique et la Russie

Dion blâme «l'idéologie sanglante» de l'État islamique et la Russie

OTTAWA _ Le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, établit un lien entre la série d'incidents violents survenus ces derniers jours et l'idéologie "extrêmement sanglante" promue par des militants islamistes.

Dans une entrevue accordée à La Presse canadienne à l'occasion de la fin de l'année, il a soutenu qu'il était temps que la Russie se mette à concentrer ses efforts à lutter contre les organisations terroristes plutôt que de s'acharner à combattre aux côtés du gouvernement syrien.

M. Dion est revenu sur la mort d'une touriste canadienne en Jordanie, sur l'assassinat d'un ambassadeur russe en Turquie et sur la mort de plusieurs citoyens de Berlin qui célébraient à l'approche de Noël.

À son avis, toutes ces attaques résultent des efforts de recrutement déployés par Daech (le groupe État islamique).

"C'est toujours cette même idéologie partout _ une idéologie qui convainc les jeunes que s'ils tuent d'autres personnes parce qu'elles ne partagent pas leurs croyances, ils seront des héros dans ce monde et iront au paradis dans un autre monde", a dit le ministre.

Il a ajouté qu'il allait falloir trouver un moyen de dé-radicaliser ceux qui croient en ces dogmes "sanglants" pour éviter qu'une "tyrannie territoriale" comme celle qu'excerce Daech en Syrie et en Irak ne se reproduise ailleurs.

Le ministre blâme par ailleurs la Russie pour le soutien qu'elle apporte indirectement à Daech en aidant le régime de Bachar el-Assad à reprendre le contrôle du territoire syrien.

Il a qualifié la chute du siège rebelle dans la ville d'Alep de victoire "amère" et d'échec pour "l'humanité".

M. Dion a dit s'être senti néamoins encouragé par le vote unanime, mardi, du Conseil de sécurité des Nations unies pour que des observateurs soient envoyés à Alep. Il juge toutefois qu'un tel développement aurait dû survenir des semaines plus tôt.

Il assure que le Canada s'est affairé à faire avancer les discussions au sein de l'ONU, mais soutient que "les seuls qui peuvent faire une différence sont les Russes".

Ottawa a sommé à plusieurs reprises la Russie de lutter contre les combattants de Daech plutôt que de cibler les opposants au gouvernement de Bachar el-Assad, a affirmé le ministre des Affaires étrangères. Il a dit avoir fait valoir ce point lui-même au ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

L'ambassadeur du Canada à l'ONU, Marc-André Blanchard, réitère également les demandes du Canada auprès de son homologue russe à tous les jours, assure M. Dion.

Depuis octobre, le Canada pressait l'Assemblée générale de l'ONU d'intervenir pour mettre un frein à la guerre civile en Syrie, qui a déplacé des millions de personnes et tué des centaines de milliers d'autres.

Aux yeux du ministre, le Conseil de sécurité a fait preuve d'inaction dans ce dossier. Quoi qu'il en soit, le Canada a fait ce qu'il avait à faire pour faire pression sur les 193 membres de l'assemblée, ralliant l'appui de plus de 70 États, a relevé M. Dion.

Malgré l'inertie qu'il décrie, le politicien dit ne pas perdre espoir en la capacité de la diplomatie internationale de rendre le monde plus paisible.

Les choses étaient bien pires dans les années 1970, à l'époque où le totalitarisme était prépondérant en Europe de l'Est et dans la plupart des pays d'Asie, a-t-il souligné, ajoutant que l'Afrique était de son côté gouvernée, en général, par des régimes militaires.

"Les États-Unis étaient paralysés par le scandale du Watergate", a-t-il rappellé en entrevue.

Malgré tout, "la plus grande vague démocratique de l'histoire de l'humanité" a suivi, a-t-il ajouté.

"Les difficultés qui demeurent sont immenses et grandes, mais nous ne devrions jamais nous décourager du monde", a conclu le politicien.

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