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Le mouvement 5-10-15 veut sensibiliser les femmes du gouvernement Couillard à ses revendications

Conditions de travail: un groupe interpelle les femmes du gouvernement Couillard

Des militants du mouvement 5-10-15 visitent aujourd'hui les bureaux de circonscription de trois ministres femmes du gouvernement de Philippe Couillard afin de revendiquer une amélioration des conditions de travail des femmes québécoises.

La Caravane de la campagne 5-10-15 va ainsi visiter les bureaux des ministres de l'Économie, Dominique Anglade, de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, Kathleen Weil, et de la Condition féminine, Lise Thériault.

Le mouvement revendique le droit d'obtenir son horaire de travail 5 jours à l'avance, de disposer de 10 jours de congés payés par année pour maladie ou responsabilités familiales et de gagner un salaire minimum de 15 $ l'heure.

Il souligne que les femmes sont celles qui pourraient tout particulièrement profiter de ces mesures, puisqu’elles sont surreprésentées dans les emplois à bas salaire.

« Au Québec, 25 % des salariés gagnent moins de 15 $ l’heure. Parmi ce nombre, les femmes et les immigrants sont majoritaires », note l’une des manifestantes, Suzanne Audet, du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN.

La Caravane a décidé d'agir aujourd'hui, car c'est généralement à cette période de l'année que le gouvernement fait l'annonce de la hausse du salaire minimum, qui est toujours appliquée le 1er mai.

«Il est inconcevable que le salaire minimum ne permette ni à une personne seule ni à une famille de sortir de la pauvreté, même lorsque celle-ci travaille à temps plein.» ― Suzanne Audet, du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN

L’augmentation du salaire minimum à 15 $ est une revendication qui était plus prononcée cette année chez les divers groupes de défense des travailleurs, les organismes de lutte contre la pauvreté et les organisations syndicales.

Elle est toutefois décriée par le patronat, qui craint que la hausse demandée nuise à la rentabilité des entreprises et entraîne une hausse du chômage.

Les spécialistes ne s’entendent pas sur les conséquences de cette hausse.

Par exemple, l'économiste Pierre Fortin affirme qu’elle ferait l’effet d’une bombe, car un salaire minimum trop élevé pourrait entraîner la perte de 100 000 emplois au Québec, notamment en décourageant l'embauche dans les PME.

De son côté, une étude de l’Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS), publiée en octobre, estime que la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure pourrait causer une perte d’un maximum de 20 000 emplois à court terme et n'aurait aucun impact sur l’inflation.

Qu’à cela ne tienne, les manifestants persistent et dénoncent le maintien dans la pauvreté des gens travaillant au salaire minimum actuel.

« Ce n’est pas normal que des mères amènent des enfants à la garderie quand ils sont malades parce qu’elles ne peuvent pas se priver de 75 $ de revenu sur une paye de 250 $ », lance Michel Mayrand, président du Syndicat des professionnels du milieu de l’éducation de Montréal.

Depuis le 1er mai de cette année, le salaire minimum est de 10,75 $ l'heure au Québec. Il a augmenté de 20 ¢ par année depuis trois ans.

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