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De «Game of Bones» à «Donald Tramp», la porn parodie tout (ou presque) (PHOTOS/VIDÉO)

De «Game of Bones» à «Donald Tramp», la porn parodie tout (ou presque)
Courtoisie

Rires et orgasmes n'ont jamais fait aussi bon ménage qu'aujourd'hui. Lee Roy Myers, réalisateur de plus d'une cinquantaine de parodies XXX, l'a bien compris. Avec sa compagnie WoodRocket, ce Montréalais d'origine s'est fait une spécialité de détourner les séries ou les films les plus populaires pour en faire des œuvres destinées à un public averti.

Quand on lui demande quel est le secret d'une bonne parodie pour adultes, Myers explique au Huffington Post Québec: «Il faut trouver un juste équilibre parce que tu veux à la fois rendre hommage au film ou à la série que tu parodies, mais tu veux aussi t'en moquer. Il faut aussi trouver le bon moment où placer les scènes de pénétration.» Ce «Mel Brooks de la porn» - à qui l'on doit également l'excellente web-série Ask a Porn Star dans laquelle les vedettes du X se confient sans aucun tabou sur les dessous de leur métier - a pu appliquer cette formule à quelques grands succès de la culture populaire comme Ninja Turtles, The Godfather ou The Big Lebowski.

Stranger Bob

Myers a également «introduit des scènes de pénétration» dans pas mal de séries cultes comme The Office, Seinfeld, Friends, The Simpsons ou The Big Bang Theory. Et il ne cache pas penser à en faire de même pour Stranger Things, l'un des grands succès de l'été, même s'il avoue que la tâche s'annonce difficile. «Ce sera très compliqué d'en faire une parodie pour adultes parce que 90% de la distribution originale est composée d'enfants. Et je m'assure toujours que mes personnages ont plus de 18 ans.»

Cette limite d'âge n'a pas empêché Lee Roy Myers de s'attaquer à l'un des héros préférés des enfants: un certain Bob l'éponge... «En faisant SpongeKnob SquareNuts, j'ai voulu rendre hommage aux anciennes parodies porno des années 90 qui m'ont beaucoup marquées comme Edward Penishands et Beaver & Buttface», confie Lee Roy Myers. «C'est aussi la première parodie où des gens m'ont dit, 'Tu as ruiné mon enfance!' Ce qui est un peu pour moi le plus beau des compliments! (Rires) Aujourd'hui, je l'entends tout le temps!»

De bons avocats

C'est le risque quand on parodie des séries cultes. «Il y aura toujours des gens pour dire qu'on ruine tout ce qu'ils aiment. Généralement, ce sont aussi ceux qu'on entend le plus. Mais il y a aussi des gens qui prennent ça comme un honneur de voir leur série préférée parodiée.» Reste un autre risque: celui de s'exposer à des poursuites judiciaires, à l'image de Will Ryder, le réalisateur de la parodie XXX de The Three Stooges, accusé en 2012 d'atteinte aux droits d'auteur.

«J'ai reçu, une fois, une lettre de mise en demeure de la FOX pour The Sex Files, la parodie de The X-Files que j'ai produite. Mais ce n'est pas allé plus loin et ça ne nous a pas empêchés de faire le film», raconte Myers. «On fait de vraies parodies. On ne vole rien dans les scripts d'origine. Et on a une très bonne équipe d'avocats qui vérifie chacun de nos scénarios, pour s'assurer qu'il n'y a aucune atteinte à des droits d'auteur.»

Le cas Game of Thrones

Ironiquement, il est des cas où l'œuvre parodiée peut se permettre d'aller encore plus loin dans l'indécence que la parodie qui en est tirée. Lee Roy Myers en a fait l'expérience avec Game of Bones: Winter is Cuming, sa parodie de la série à succès de HBO, Game of Thrones. «George R.R. Martin a trouvé ça très drôle de constater que la série était encore plus obscène que sa parodie porno», témoigne le réalisateur, avant d'ajouter: «L'industrie du divertissement pour adultes est soumise à des lois sur l'obscénité aux États-Unis. Ce qui explique pourquoi on ne peut pas se permettre d'aller sur le terrain de l'inceste comme a pu le faire Game of Thrones

On touche également aux limites du genre avec Donald Trump. Le candidat républicain à la Maison-Blanche a déjà inspiré, il y a un peu plus d'un an, une parodie XXX à Lee Roy Myers qui l'a rebaptisé pour l'occasion Donald Tramp (soit Donald la traînée en français). Pour autant, le réalisateur ne se verrait pas faire une nouvelle parodie sur lui, en s'inspirant de ses fameuses «discussions de vestiaires». «On parle quand même d'agressions sexuelles, et ce n'est pas vraiment une chose dont on a envie de rire. De toute façon, je pense que Trump est devenu une parodie de lui-même. Donc, je préfère le laisser se débattre avec sa propre caricature.»

La menace Trump

D'autres, comme le site pornographique Pornhub, ne se sont pas privés de mettre en scène le candidat controversé dans des vidéos parodiques s'inspirant de ses nombreux dérapages. S'il représente une vraie bénédiction pour les auteurs de parodies XXX, Trump constitue aussi une vraie menace pour la pornographie en ligne. Cet été, l'ancien propriétaire du concours Miss Univers a fait la promesse de combattre la porn sur la toile, pour faire d'Internet un lieu plus sûr pour les enfants et les familles.

«Ce serait vraiment mauvais pour l'industrie de la porn s'il était élu président. Et je trouve ça hypocrite, de la part d'un homme dont la femme (Melania Trump) a posé dans Playboy, de vouloir partir en guerre contre la porn sur Internet», balance Myers. «Je peux comprendre que quelqu'un n'aime pas la porn. Mais vouloir l'interdire à tout le monde, en invoquant l'ordre moral, ça je ne comprends pas. Il y a beaucoup de personnes pour qui la porn est un pur divertissement.»

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