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Six minutes pour nourrir des patients au Centre d'hébergement Denis-Benjamin-Viger

Six minutes pour nourrir des patients d'un centre d'hébergement
Radio-Canada.ca

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) interpelle le ministre de la Santé Gaétan Barrette pour enrayer l'insalubrité des installations du Centre d'hébergement Denis-Benjamin-Viger, à Montréal, et embaucher du personnel supplémentaire.

Selon le syndicat, les infirmières n'ont que six minutes pour nourrir certains patients du Centre d'hébergement Denis-Benjamin-Viger en raison du manque de personnel.

« L'alimentation des bénéficiaires est tellement déficiente par manque de personnel [...] Et il y a une courbe de poids qui est prise et beaucoup de résidents ont perdu du poids au cours des derniers mois. Il y en a qui ont perdu jusqu'à 9 kilos. », explique la présidente de la FIQ, Régine Laurent.

Le directeur du programme de soutien et d'autonomie des personnes âgées du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l'Ouest-de-l'Île, Patrick Murphy-Lavallée, assure que les pertes de poids ne sont pas liées à leur alimentation.

«Il y a 125 résidents au Centre d'hébergement Denis-Benjamin-Viger. Seulement deux ont eu une perte de poids et c'est lié à leur état de santé et pas à la nourriture qu'ils prennent.»

- Patrick Murphy-Lavallée

Le syndicat dit avoir alerté l'administration l'hiver dernier lorsque des patients ont affiché des pertes de poids significatives.

Il aurait alors obtenu pour réponse que les ressources financières manquent pour embaucher des infirmières supplémentaires.

Les installations qualifiées de « vétustes »

Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec

«L'eau qui part des murs entre dans le plancher. On met du tape et on dit au personnel : "Essayez de faire attention, c'est le tape qui va arrêter l'eau". Moi je n'ai jamais vu ça.»

- Régine Laurent, présidente de la FIQ

L'administration reconnaît que l'établissement a besoin d'une cure de rajeunissement et soutient que des travaux sont en cours depuis décembre pour régler les problèmes les plus urgents.

Le personnel intimidé

Les conditions de travail pousseraient également plusieurs infirmières à ne plus vouloir travailler, selon une infirmière au Centre d'hébergement Denis-Benjamin-Viger depuis 24 ans, Elizabeth Rich.

« Les gens sont à bout de souffle, ils enlèvent leur disponibilité. Il y a de l'intimidation, les familles sont fâchées envers le personnel parce qu'elles n'ont pas le service. L'administration menace aussi les intervenants parce qu'ils parlent », soutient Mme Rich.

Une manifestation lundi

Le personnel prévoit manifester devant le Centre d'hébergement lundi midi. La quarantaine d'employés veut dénoncer la dégradation des conditions de cet établissement pour personnes âgées qui abrite des cas souvent très lourds.

La Fédération interprofessionnelle de la santé parle de moisissures, d'absence de douche et de résidents qui restent des heures dans leurs fauteuils en attendant d'être couchés ou changés.

Le personnel a été amputé de six préposés aux bénéficiaires dans la dernière année et réclame de nouvelles ressources.

Avec les informations de Kim Roy-Grenier

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