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Drake au Centre Bell: Retour en PHOTOS

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Paméla Lajeunesse

Drake ou Kanye West? De nos jours, cette question est l'équivalent du « Beatles ou Stones? » des années 1960. Il était bien difficile de ne pas jouer au jeu des comparaisons vendredi soir, quand le Torontois s'est présenté au Centre Bell un mois après le passage de l'Américain.

Vous n'y étiez pas ou vous avez envie de revivre la soirée? Notre photographe Paméla Lajeunesse y était pour vous offrir des clichés du spectacle:

Spectacle de Drake au Centre Bell

Spectacle de Drake au Centre Bell

Il est rare de pouvoir mesurer de visu deux vedettes internationales de ce calibre en si peu de temps. S'il est un aspect où les deux hommes font jeu égal, c'est bien au niveau de la popularité : salle comble dans les deux cas. Drake a attiré une foule jeune, enthousiaste et bruyante de 17 398 spectateurs hier soir.

Audacieux de nature, West a étonné avec sa scène surélevée et dépouillée qui a flotté durant deux heures au-dessus du parterre. Drake est plus conservateur dans son approche, mais sa production est de premier plan : scène principale surélevée à l'arrière, éléments pyrotechniques, lance-flammes, fumigènes, plateformes mécaniques, écran LED incurvé, trappes qui servent à entrer et sortir de scène.

Le clou est son jeu de lumières. Des centaines d'ampoules qui semblent immobiles sur une structure surélevée sont en réalité complètement indépendantes les unes des autres et s'abaissent à des hauteurs variables sur diverses chansons tout en changeant de couleurs. L'effet est magnifique.

Ces types de production – qui ne pourraient être que des choix logistiques et esthétiques – en disent pourtant long sur la nature des deux artistes. West s'isole volontairement sur son radeau volant et survole son public comme s'il était un dieu. Il crée une distance. C'est assez représentatif de son égo.

Proximité accrue

En revanche, Drake fait le maximum pour établir une proximité avec ses admirateurs. D'entrée de jeu, quand il fait son apparition sur la passerelle supérieure sous les lettres géantes « Revenge » qui apparaissent sur l'écran géant incurvé, il chante, crie et accapare l'attention des spectateurs pour ne plus la lâcher. Tout aussi vrai quand tombe la veste pour dévoiler sa camisole noire et provoquer une première vague de fond avec Started From the Bottom.

Le Torontois, qui ne semblait pas ennuyé par une blessure à la cheville qui lui a fait annuler trois spectacles ces derniers jours, aime aussi les coups d'éclat. À un moment, il se place dans une petite nacelle qui survole le parterre du Centre Bell, mais pas pour chanter. Pour s'adresser aux spectateurs, comme s'il recherchait le contact visuel avec le maximum d'entre eux. Le tout ne dure que quelques minutes, mais l'intention est diamétralement opposée à celle West.

Au fond, Drake a une approche plus conviviale. Il attire l'attention de la foule quand nous avons droit à une demande en mariage dans la première rangée. En dépit de son statut, il semble être le genre de type avec lequel on irait prendre une bière pour passer un bon moment. Sourire permanent et attitude cool de nature. Mais il est aussi plus racoleur que West.

Par deux fois, il brandira le drapeau du Canada... Vingt, trente fois, on entendra :« Montreaaaal ! » Ça va, ça va... Nous savons où nous sommes. Vingt, trente fois on entendra : « Make some noise!! » Oui, oui... On a déjà donné. Disons que l'approche old school a quelque chose de répétitif et redondant.

Si West aime bien avoir les projecteurs braqués uniquement sur lui, Drake est un homme de partage. Roy Wood$, DVSN et T Jizzle l'ont précédé sur les planches. DVSN est venu chanter dans son spectacle et T Jizzle est l'un de ses musiciens. Musiciens que l'on voit sur scène et avec lesquels Drake a de l'interaction durant le spectacle. Le Torontois connaît bien Montréal où il a donné son premier spectacle professionnel. La discussion portant sur la poutine – que mangeait un de ses musiciens - était rigolote.

Le rappeur de l'avenir

Et il y avait Future, dont le nom figurait également sur le billet. L'Américain originaire d'Atlanta a créé le mixtape What A Time To Be Alive avec Drake l'an dernier. Il a pris le plancher vêtu d'un chandail du Canadien (bonjour l'originalité!) pour quelques titres individuels, avant d'être rejoint par Drake avec lequel il a partagé Big Rings et Jumpman. Grosse frénésie dans la foule qui n'a cessé de danser, sauter, chanter et hurler durant la totalité de la prestation.

Il faut dire qu'elle avait déjà été chauffée par Hotline Bling et The Motto et que Drake s'était gardé un tas de munitions pour le dernier droit. Cela dit, je déteste cette façon de faire de l'univers hip-hop où, trop souvent, on interrompt une chanson qui provoque un incendie pour nous dire pour la dixième fois que nous sommes le meilleur public de la tournée, devant ceux de Phoenix, Denver, Des Moines et New York.

Au moins, Work (que Drake a enregistrée avec Rihanna), One Dance (la chanson de l'été), Pop Style et Energy, comprises dans la dernière demi-heure, ont sérieusement touché la cible et des cordes sensibles. Là aussi, pas vraiment de débat avec Kayne West. Les deux artistes ont des tas de succès à interpréter pour leurs admirateurs.

Je vous vois venir. Vous vous dites que je vais conclure en précisant si j'ai préféré Drake ou Kayne West lors du dernier mois. Vous pensez vraiment que les amateurs qui voyaient les Beatles et les Rolling Stones en Angleterre à quelques semaines d'intervalle en 1964 ou en 1965 se posaient ce genre de question?

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