Québec laissera sur la table toute enveloppe en santé assortie de conditions imposées par Ottawa.
Le ministre québécois de la Santé, Gaétan Barrette, a affirmé mardi qu'il n'était "pas question" que la province accepte l'argent fédéral si Ottawa lui disait comment il doit dépenser ces sommes.
Son homologue fédérale, Jane Philpott, a encaissé cette sortie en restant impassible, affirmant qu'elle allait continuer à adopter une "approche collaborative" et qu'elle croyait que ses collègues des provinces allaient faire de même.
À chaque jour, la tension semble monter d'un cran entre Québec et Ottawa sur l'épineux sujet des transferts en santé. Lundi, la ministre Philpott a confirmé que les hausses de transferts aux provinces allaient passer de 6 pour cent cette année à 3 pour cent en 2017, comme l'avaient auparavant décidé les conservateurs de Stephen Harper. Elle a également indiqué qu'à cela s'ajouterait notamment une enveloppe de 3 milliards $ sur quatre ans destinée aux soins à domicile, tel que promis en campagne électorale.
Mais le chèque devra être signé par Ottawa sans condition aucune, a martelé M. Barrette, en vertu du principe de fédéralisme asymétrique. Sinon, Québec n'y touchera pas.
À la Chambre des communes, le ministre québécois a pu compter sur des alliés néo-démocrates et bloquistes dans sa bataille.
Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a ironisé en demandant au premier ministre Justin Trudeau si cette façon de faire était ce que les libéraux entendaient quand ils parlaient de "vrai changement".
Le chef bloquiste Rhéal Fortin a de son côté lancé qu'il s'agissait d'une offre digne de "Harper avec conditions" et a accusé les libéraux d'imposer "unilatéralement des coupes aux malades québécois".
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