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Peu d'infirmières cliniciennes se prévalent du pouvoir de prescrire des médicaments (VIDÉO)

Peu d'infirmières cliniciennes prescrivent des médicaments (VIDÉO)

On savait que les infirmières praticiennes, les « superinfirmières », pouvaient signer diverses ordonnances. Mais les infirmières cliniciennes qui détiennent un bac peuvent maintenant le faire elles aussi. Pourtant, jusqu'à présent, elles sont très peu nombreuses à le faire.

C'est depuis le 11 janvier que les infirmières cliniciennes peuvent prescrire des médicaments comme ceux pour la contraception hormonale, des traitements comme des pansements pour les plaies, et certaines analyses sanguines.

« Ce droit de prescrire vise principalement des infirmières qui travaillent dans la communauté, en santé scolaire, explique Lucie Tremblay, présidente de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). Ce ne sont donc pas toutes les infirmières qui ont besoin du droit de prescrire. On a évalué que, dans ces secteurs d'activité là, il y en a grosso modo 10 000 qui pourraient avoir le droit de prescrire. »

Mais jusqu'à présent, seulement quelque 2000 d'entre elles ont obtenu l'accréditation de l'OIIQ pour faire ces ordonnances. Et seulement 229 ont prescrit un total de 1184 traitements en 6 mois, soit entre le 11 janvier et le 3 juillet, indique la Régie de l'assurance-maladie du Québec. Un nombre limité lié à la réorganisation du système de santé, selon l'Ordre.

On voudrait davantage d'infirmières qui se prévalent de ce droit-là, qui facilitent l'accès aux soins.

Lucie Tremblay, présidente de l'OIIQ

Des obstacles

Ces nouveaux pouvoirs donnés aux infirmières avaient pour objectif d'améliorer l'accès au système de santé et d'assurer une meilleure continuité des soins.

Mais l'application du projet de loi 20 a un « effet pervers », souligne Lucie Tremblay. « Les médecins doivent avoir un taux d'inscription, et choisissent de garder certaines clientèles plutôt que de travailler en équipe interdisciplinaire », dit-elle. Ainsi, les médecins doivent désormais prendre plus de patients, et les infirmières font moins de prescriptions.

« Si on pense aux soins de plaies, l'infirmière peut déterminer le type de traitement, mais si le médecin lui dit : "Je veux les voir, ces patients-là", on vient de revenir à la case départ », déplore la présidente de l'OIIQ.

L'Ordre souhaite rencontrer cet automne le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, pour discuter de cet enjeu.

D'après un reportage de Marie-Ève Cousineau

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