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Amnistie internationale dénonce les abus sexuels sur les prisonnières mexicaines

Amnistie internationale dénonce les abus sexuels sur les prisonnières mexicaines
Radio-Canada.ca

Pour les forcer à livrer des « aveux », les prisonnières mexicaines sont régulièrement victimes d'abus sexuels de la part des forces de sécurité, révèle Amnistie internationale dans un rapport publié mardi.

Sur les 100 femmes interrogées par l'ONG, toutes ont déclaré avoir été victimes de formes de harcèlement sexuel ou d'abus psychologiques lors de leur arrestation et de leur interrogatoire.

« 72 ont dit avoir été agressées sexuellement pendant leur arrestation ou dans les heures qui ont suivi. 33 affirment avoir été violées », explique l'organisation de défense des droits de la personne.

La majorité des femmes incarcérées déclarent avoir subi « des agressions sexuelles, des coups, des décharges électriques, des palpations et des attouchements en détention et durant les interrogatoires », ajoute le rapport.

«Quand on parle de violence contre les femmes, la méthode préférée de l'État [mexicain] est la violence sexuelle. Ça a été une découverte effrayante.»

- Madeleine Penman, auteure du rapport

Passer aux aveux

Parmi elles, de Monica, 26 ans, mère de quatre enfants, « a été violée par six policiers, a reçu des décharges électriques sur les parties génitales, a été asphyxiée avec un sac en plastique et a eu la tête plongée dans un seau d'eau », en 2013, rapporte l'ONG.

Le rapport ajoute que les forces de l'ordre l'ont ensuite obligée à regarder son frère et son mari être torturés. Sur la route vers le tribunal, son mari est mort « dans ses bras des suites des actes de torture qu'il avait subis ». Monica a finalement été contrainte de signer des « aveux » en affirmant qu'elle appartenait à un cartel de drogue.

Pas de recours judiciaire possible

Le rapport indique que 70 des 100 femmes interrogées ont signalé les agressions à un juge ou à d'autres représentants de l'État, « mais des enquêtes n'ont été ouvertes que dans 22 cas ».

La majorité des motifs d'incarcération sont en lien avec avec le crime organisé ou les stupéfiants. « Beaucoup d'entre elles viennent de familles pauvres, ce qui les rend moins susceptibles de pouvoir s'offrir une défense digne de ce nom », fait valoir Amnistie internationale.

L'ONG ajoute que seulement 15 des milliers de cas de tortures dénoncés au Mexique depuis 1991 ont abouti à des condamnations.

Visite du président mexicain au Canada

Des manifestants protestent contre la visite du président mexicain Enrique Pena Nieto à Québec.

Lors de l'accession au pouvoir du président Enrique Pena Nieto en 2012, 287 cas de tortures avaient été recensés dans le pays. En 2014, il y a eu 2403 cas, selon des chiffres obtenus par l'ONG auprès des autorités judiciaires mexicaines.

Lors de son passage à Québec, lundi, l'homme d'État mexicain a été accueilli par des manifestants qui lui reprochent d'enfreindre les droits de la personne et d'être complice d'assassinats et de disparitions politiques.

Dans un communiqué publié mardi, Amnistie Internationale invite le premier ministre, Justin Trudeau à placer la question des droits humains « au coeur » des discussions avec le chef d'État mexicain.

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