C'est jeudi que s'amorce le repêchage amateur du baseball majeur. Le Québécois Charles Leblanc devrait assez rapidement trouver preneur lors de cette séance qui s'étale sur 3 jours et 40 tours.
Leblanc est un arrêt-court doté d'un excellent coup de bâton.
Preuve à l'appui, le Lavallois de 20 ans vient de remporter le championnat des frappeurs de la toute puissante Conference Atlantic Coast aux États-Unis. Il a maintenu une mirobolante moyenne au bâton de ,405 avec les Panthers de l'Université de Pittsburgh, cette saison.
« J'essayais d'exécuter mon plan de match à chaque fois que j'arrivais au bâton, pis ça a marché 4 fois sur 10 », dit-il modestement.
Le colosse de 1,93 m (6 pi 4 po) et 91 kg (200 lb) a déjà été repêché en 2013 par les Brewers de Milwaukee, au 33e tour. Il a préféré renoncer au contrat et faire mûrir son talent à Pittsburgh.
« Si on se fie à son instructeur à l'Université de Pittsburgh, c'est une amélioration de 100% par rapport à l'année dernière dans son jeu en défense, s'enthousiasme l'analyste et ancien joueur des majeures Marc Griffin. Donc vous imaginez la combinaison d'un bon physique, gars rapide, qui a toujours frappé, pis soudainement, en plus, devient très habile à la défense, à l'arrêt-court. »
Charles Leblanc, qui suscite passablement d'intérêt, s'attend à être choisi dans les 10 premiers tours. Et ce qui fera foi de tout, c'est son coup de bâton.
« Si tu frappes bien, on va te trouver une position, poursuit Griffin. L'inverse est pas toujours vrai parce que tu as besoin de frapper. »
« Nous comme parents, s'étonne son père Paul, on n'aurait jamais pu imaginer ce qui arrive aujourd'hui. »
C'est son père, un passionné de baseball, qui lui a donné la piqûre. Il a gravi les échelons plus vite que d'autres. Déjà à 15 ans, il jouait au niveau midget AAA. Un jeune qui a toujours su s'adapter, nous dit le directeur technique de Baseball Québec, Sylvain Sainson.
« Cette capacité-là qu'il a à s'autogérer d'une façon positive autant au niveau nutrition, au niveau entraînement, va lui permettre de continuer à monter les marches, explique Saindon. C'est une des forces qui peut me lancer le message qu'il pourrait performer au niveau du baseball majeur un jour. »
Charles Leblanc n'hésite pas à consulter un préparateur mental en cas de doute. Pour se motiver toutefois, il n'a besoin de personne.
« C'est tout le temps cette petite voix-là qui me dit: est-ce que tu as fait de quoi pour être meilleur aujourd'hui? Mon rêve, c'est pas de jouer dans les mineures . C'est de tomber professionnel. »
Devenir un vrai.
D'après un reportage de Diane Sauvé.