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Le Canada pourrait combattre la drogue au volant au moyen de tests de salive

Le Canada pourrait combattre la drogue au volant au moyen de tests de salive
Radio-Canada.ca

Radio-Canada a appris que le gouvernement Trudeau considère sérieusement l'option des tests de salive pour combattre la drogue au volant. Les policiers ont déjà prévenu qu'ils auront besoin de nouveaux outils en prévision de la légalisation de la marijuana.

Un texte de Louis Blouin

La Gendarmerie royale du Canada va bientôt mettre à l'essai sur le terrain trois dispositifs qui nécessitent un échantillon de salive pour détecter la présence de drogue. Cet outil pourrait servir aux policiers lorsqu'ils interceptent un automobiliste soupçonné d'avoir consommé de la drogue.

L'appareil est l'équivalent d'un l'alcootest pour la drogue. Il serait utilisé par les policiers en bordure de la route. Il suffit de faire glisser le dispositif sur la langue du conducteur. En trois minutes, le policier peut savoir si la personne a consommé du cannabis avant de prendre le volant. Cette première étape est suivie d'un test d'intoxication plus poussé au poste de police.

Ce type de test ne permet pas de détecter le niveau d'intoxication, mais seulement la présence de drogue dans le système d'un individu. Gregg Thomson, de l'organisme Les mères contre l'alcool au volant, pense que le Canada devrait profiter de cette technologie déjà utilisée en Europe.

«Ce n'est pas nécessaire de réinventer la roue.»

- Gregg Thomson, militant, Les mères contre l'alcool au volant (MADD)

Une fois un premier test effectué en bordure de la route, les conducteurs délinquants pourraient être appelés à fournir un échantillon de sang, d'urine ou de salive pour une seconde évaluation qui déterminera leur niveau d'intoxication. Un agent spécialement formé peut mener cette évaluation.

Les chiffres montrent que la majorité des incidents liés à la conduite avec les facultés affaiblies sont causés par l'alcool. Seulement 3 % sont attribuables à la drogue. Des études et des sondages suggèrent cependant que le nombre de signalements liés à la drogue est inférieur à la réalité.

Source : GRC

Le gouvernement Trudeau intéressé

L'instrument retient l'attention de l'ancien chef de police de Toronto, Bill Blair, qui pilote le projet de légalisation de la marijuana au Canada. Le secrétaire parlementaire de la ministre de la Justice y voit un outil dissuasif et un moyen d'imposer des sanctions. Par exemple, le permis de conduire pourrait être « suspendu » et le véhicule « saisi », explique-t-il.

«Une conséquence immédiate pourrait avoir un effet dissuasif efficace.»

- Bill Blair, secrétaire parlementaire de la ministre de la Justice

Bill Blair rappelle qu'un groupe de travail va consulter des experts au cours des prochains mois pour conseiller le gouvernement. Cette tâche sera réalisée d'ici le dépôt du projet de loi sur la légalisation de la marijuana à des fins récréatives, prévu au printemps 2017.

Une limite à établir

Ottawa devra aussi consulter des scientifiques pour fixer une limite d'intoxication. Le gouvernement doit décider quand un conducteur est dans un état dangereux. Marc Paris, directeur général du Partenariat pour un Canada sans drogue, estime que la science n'est pas encore assez avancée. « Il y a beaucoup de questions sur le niveau d'intoxication chez les individus parce que cette drogue affecte les gens de façon différente ».

«Quand on est accusé de façon criminelle, il faut que la science soit irréprochable.»

- Marc Paris, directeur général du Partenariat pour un Canada sans drogue

Les États de Washington et du Colorado aux États-Unis ont fixé la limite de THC à 5 nanogrammes par millilitre de sang.

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