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Un «one man show» de Joël Legendre à Zoofest

Un «one man show» de Joël Legendre à Zoofest

Laissez-moi encore chanter… danser, imiter, jouer, animer, doubler, diriger, rire de moé… : c’est le titre du premier one man show de Joël Legendre, qui sera présenté au Monument-National le 14 juillet prochain, dans le cadre de Zoofest.

Joël Legendre à Zoofest? Vous avez bien lu. Le comédien, chanteur, danseur, animateur, doubleur, metteur en scène et tutti quanti, de surcroît papa de trois enfants, offrira une prestation unique d’une heure où il rira abondamment de lui-même. Pans de sa vie rapportés d’un ton décalé, chansons revisitées avec un peu de piquant, sketchs et parodies déjantés, le gentil Joël y dévoilera joyeusement son côté plus givré, un soir seulement.

L’an dernier, Patrick Rozon, directeur général et artistique de Zoofest, a instauré au festival le nouveau volet Ben voyons donc!, un concept de spectacle exclusif, au cours duquel une personnalité connue, qui n’est pas humoriste, se commet en solo pendant une heure.

«Sortir les artistes de leur zone de confort», tel est le mot d’ordre de la série, qui a vu le jour en 2015 avec Gilbert Rozon et Denis Talbot comme têtes d’affiche.

Pour 2016, Patrick Rozon, qui a le mandat depuis son arrivée à la tête de Zoofest, en 2014, de faire rayonner encore davantage l’événement dédié à la relève en humour, souhaitait évidemment marquer un autre grand coup, et c’est ainsi que le nom de Joël Legendre s’est imposé à son esprit.

Le Huffington Post Québec a discuté du projet avec les deux hommes, lundi matin.

Joël Legendre

Joël Legendre

«Pour moi, Joël Legendre est un semi – «Ben voyons donc!», explique Patrick Rozon. Joël, à la différence de Gilbert (Rozon), je pense qu’il a beaucoup plus de talent! (rires) Au niveau artistique, du moins. Joël a fait de la scène, il a étudié en théâtre, il chante, il danse, il peut tout faire. Pour moi, c’était intéressant de l’approcher. Je me disais que c’allait être un trip pour lui de faire ça, même si, au début, ça n’a pas été facile de le convaincre.»

«À vrai dire, ça ne me tentait pas du tout, réplique Joël Legendre, en éclatant de rire. Un numéro de six minutes dans un gala d’humour, je l’ai déjà fait, ça demande environ un mois de travail. Mais quand Patrick m’a parlé d’une heure de matériel original, à présenter une seule fois, avec zéro budget… Je me disais qu’il fallait être fou dans la tête! (rires)»

Legendre s’est fait tirer l’oreille assez longtemps. Devant un premier, puis un deuxième refus, Rozon a persisté en proposant à Joël de s’adjoindre la collaboration d’un groupe d’auteurs de son choix et de les réunir pour remuer quelques idées. C’est à ce moment que l’étincelle s’est allumée dans l’œil du convoité invité.

«Rapidement, il s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup à dire, relève Patrick Rozon. Joël a une longue carrière, c’est facile d’aller y puiser des moments intéressants. Dans sa vie personnelle et professionnelle, il a des anecdotes à raconter, en plus de son talent brut. En mettant tout ça ensemble, c’est facile de faire une heure.»

Trash et cru

Ces jeunes talents qui ont rassuré Joël Legendre sur sa capacité à remplir une heure entière de contenu comique à propos de lui-même, ce sont Mathieu Bouillon, Luc Michaud et Cassandre Charbonneau-Jobin, qui ont notamment écrit pour des collectifs comme le Bye Bye ou Dans le tordeur.

«Ce sont des jeunes qui ont toujours été un peu underground, et c’est ce dont j’avais besoin, argue Joël Legendre. Puisque ce sont surtout les jeunes qui fréquentent le Zoofest, je voulais m’entourer de jeunes auteurs qui n’ont pas peur de dire les affaires de façon un peu plus crue. Ils sont de la génération d’Iniminimagimo, d’Enfanforme, d’Aladin, c’est par là qu’ils m’ont connu. Ils écrivent des sketchs un peu plus trash sur ces émissions-là, c’est leur propre perception de ces shows-là, maintenant qu’ils ont 30, 35 ans. Si j’avais choisi des gens de ma génération, ils n’auraient pas eu ce recul-là. C’est comme un vent nouveau. C’est ce dont j’avais envie, de parler de moi de façon un peu plus trash que ce que je suis vraiment.»

Joël Legendre n’hésite pas à affirmer qu’il jouera pleinement la carte de l’autodérision dans ce one man show et qu’il traitera de «toutes les sphères de [sa] vie, de tout ce qui s’est passé, de toutes les épreuves [qu’il] a vécues».

«Ce sera peut-être une manière d’exorciser ça une fois pour toutes, hasarde-t-il. Je veux rester vrai et authentique. De plus en plus, j’ai un désir de transparence. J’ai envie d’être transparent, tout en restant humoristique. J’ai envie que les gens sortent de là en se demandant ce qui est vrai ou pas dans ce que j’ai raconté.»

À titre d’exemple, Joël Legendre évoque son quotidien de papa, lui qui, soit dit en passant, est devenu très cool aux yeux de son fils de 13 ans en animant Lip Sync Battle : Face à Face.

«Je ne suis pas un père normal, si on peut dire. J’ai adopté en célibataire un enfant qui vient d’ailleurs, j’ai eu recours à une mère porteuse, en couple avec un partenaire de même sexe, on a eu des jumelles… D’en discuter avec les auteurs, ça m’a permis de réaliser que je n’ai pas une vie ordinaire!»

Joël Legendre suggère que des invités spéciaux pourraient se joindre à quelques-uns de ses numéros, toujours en sortant de leur créneau habituel, mais il tient évidemment à garder le secret sur leur identité. Lui-même s’adonnera, sur scène, à tous les arts énumérés dans son titre (Laissez-moi encore chanter… danser, imiter, jouer, animer, doubler, diriger, rire de moé), «mais pas nécessairement dans l’ordre», signale-t-il en rigolant. Pour l’instant, son équipe de création et lui consacrent environ trois heures par semaine à l’écriture, et les répétitions démarreront officiellement en juin.

Pour l’heure, il n’est pas prévu que Joël Legendre renouvelle l’expérience du spectacle solo dans un autre contexte, mais qui sait ; Gilbert Rozon a tellement adoré l’exercice, l’an dernier, qu’il récidivera cet été, neuf fois plutôt qu’une.

Garder l’esprit Zoofest

La question est inévitable : en conviant une vedette populaire de la trempe de Joël Legendre – et d’autres visages de même notoriété - à intégrer la programmation de Zoofest, ne risque-t-on pas, petit à petit, de dénaturer un brin la marque, de transformer le laboratoire qu’est Zoofest en un simple copier-coller de Juste pour rire? Patrick Rozon ne voit pas les choses ainsi.

«Les gens connus ne feront jamais à Zoofest ce qu’ils feraient à Juste pour rire ou ailleurs, plaide-t-il. C’est la ligne du festival ; les personnes connues doivent sortir de leur zone de confort. On garde notre côté edgy, trash, et 90% de notre programmation demeure de la relève multi-artistique. Sauf qu’il y a maintenant un 10% d’invités plus connus, qui vont aider à faire connaître Zoofest à ceux qui ne le connaissent pas, même si on garde l’esprit du festival.»

Patrick Rozon ne cache pas avoir déjà reçu des demandes de personnalités qui aimeraient participer à la série Ben voyons donc!

«Plus ça va, plus ça fonctionne», exprime fièrement le directeur.

Joël Legendre présentera Laissez-moi encore chanter… danser, imiter, jouer, animer, doubler, diriger, rire de moé… le 14 juillet, à 19h, à la salle Ludger-Duvernay du Monument-National. Toute la programmation de Zoofest 2016 est disponible à www.zoofest.com.

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