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L'épouse de Raïf Badawi, Ensaf Haider, se sent ignorée par Justin Trudeau

La femme de Badawi se sent ignorée par Justin Trudeau

Ensaf Haider ne comprend pas pourquoi le gouvernement Trudeau met autant de temps à libérer son mari Raïf Badawi, emprisonné depuis près de quatre ans en Arabie saoudite.

Elle se dit d’ailleurs « déçue » des propos du premier ministre au micro de Paul Arcand, jeudi matin, qui disait ne pas agir « trop vite » dans ce dossier pour éviter de possibles « conséquences néfastes ».

Raïf Badawi a reçu le prix Sakharov du Parlement européen en 2015.

« C'est certain que, nous, on veut pouvoir aider. Et des fois, de pousser trop fort, trop vite, ça a des conséquences néfastes pour les gens qu'on veut essayer d'aider », a-t-il affirmé en entrevue à l’émission matinale du 98,5 FM.

« Il veut aller lentement, alors que Raïf croupit en prison depuis presque quatre ans et qu’il n’est pas un criminel », a répliqué Ensaf Haider par le biais d’une interprète.

Trudeau s’est aussi attiré les foudres d’Amnistie Internationale à la suite de son commentaire. En entrevue avec La Presse Canadienne, la porte-parole Anne Sainte-Marie l’a accusé de faire preuve d’indélicatesse dans ce dossier délicat.

Le blogueur saoudien, emprisonné depuis 2012, a été condamné en 2014 à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour « insulte à l’islam ». Sa femme et ses trois enfants vivent maintenant à Sherbrooke, au Québec, où ils ont obtenu l’asile politique.

Double standard?

Ensaf Haider a rencontré le chef libéral en janvier 2015. À ce moment-là, elle se disait convaincue qu’il ferait tout en son pouvoir pour libérer son mari s’il était élu premier ministre.

Depuis son élection, elle dit qu’il refuse de la rencontrer. Les demandes répétées d’Amnistie Internationale, de la Fondation Raïf Badawi et de l’ancien député libéral Irwin Cotler sont restées sans réponse.

Ils ont aussi demandé à rencontrer le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion, sans succès. Il avait rencontré son homologue saoudien en décembre dernier pour parler du cas de Badawi, entre autres.

Plusieurs mois plus tard, Dion se fait toujours discret sur ses échanges en vue de faire libérer le blogueur saoudien.

« Je ne peux pas donner des détails qui pourraient nuire à l'objectif - qui est le mien et celui du premier ministre - que M Badawi soit libéré », a-t-il dit jeudi.

Qu’importe, Ensaf Haider dénonce le double standard qu’entretient le Canada avec ce régime qui bafoue les droits de l’homme, mais qui lui achète des milliards de dollars en blindés.

« Justin Trudeau aurait dû profiter de son contrat de 15 milliards de dollars avec l’Arabie saoudite pour parler du cas de Raïf et pour demander pardon au roi Salmane », indique Ensaf Haider.

Le gouvernement Trudeau a déjà dit qu’il n’accordera pas la citoyenneté canadienne à Raïf Badawi. Québec lui a déjà accordé un certificat de sélection humanitaire pour qu’il puisse immigrer dans la province.

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