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Le Canada veut un plan détaillé de ses alliés avant de s'engager en Libye

Ottawa prudent sur une intervention en Libye
PC / SEAN KILPATRIC

Le Canada doit obtenir plusieurs choses de la part de ses alliés, notamment une stratégie à long terme, avant de contribuer des troupes à une mission menée par l'Italie en Libye pour contrer les avancées des extrémistes islamistes, a dit le ministre de la défense Harjit Sajjan.

Les signes que les alliés occidentaux se préparent à intervenir dans ce pays d'Afrique du Nord sont de plus en plus évidents, et M. Sajjan a déjà indiqué que le gouvernement Trudeau était prêt à considérer une certaine implication.

Des informations émanant d'Europe ont laissé entendre, dans les derniers jours, qu'une mission pour entraîner et conseiller les forces de sécurité libyennes se profilait à l'horizon et que le Royaume-Uni y contribuerait un millier d'hommes.

M. Sajjan affirme que le Canada surveille la situation et qu'aucune décision n'a encore été prise.

Il a cependant révélé qu'il en avait été question avec le ministre de la Défense allemand, cette semaine, et que les Italiens avaient établi une série de recommandations pour leurs alliés.

"Une fois que nous aurons l'occasion d'entendre et de digérer l'information, nous déciderons en tant que gouvernement si nous serons impliqués et quel type d'implication nous aurons", a déclaré M. Sajjan au cours d'un appel conférence en provenance d'Allemagne, en fin de journée mercredi.

En justifiant le retrait des avions de chasse CF-18 des bombardements aériens en Irak et en Syrie, M. Sajjan et le premier ministre Justin Trudeau ont affirmé que l'entraînement des forces de sécurité étrangères était l'une des spécialités du Canada.

"Le Canada a des forces extraordinaires ayant beaucoup d'habiletés, mais l'entraînement est quelque chose que nous faisons très, très bien", a commenté M. Trudeau l'an dernier alors qu'il tentait de vendre le changement de direction du pays à ses alliés sceptiques.

Le thème principal de ces discussions était l'un des principaux fondements de la décision éventuelle du gouvernement libéral, le mois dernier, de tripler le nombre de formateurs en Irak. Avec tant d'énergies investies dans l'image, il pourrait être mal vu politiquement de refuser de s'impliquer dans une mission d'entraînement en Libye.

Le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, avait pris les devants l'automne dernier en affirmant que le Canada n'était pas intéressé par une intervention en Libye s'il n'y avait pas de gouvernement fonctionnel à Tripoli.

Quelques ministres et députés britanniques ont avancé la même chose, disant qu'ils n'étaient pas en faveur d'une implication dans un pays scindé par deux factions en guerre.

M. Sajjan croit que le Canada a besoin de comprendre la situation politique, quelles ressources seraient nécessaires et quel serait le plan à long terme pour amener de la stabilité dans la région.

"Comme vous le savez, nous nous sommes débarrassés d'un dictateur, laissant un vide qui a permis à des groupes comme l'État islamique et Boko Haram de s'établir, a-t-il rappelé. C'est le genre d'information sur laquelle je veux me pencher cette fois-ci pour être certain que cette région demeure stable."

M. Sajjan a souligné à quel point l'instabilité se répandait en Tunisie, où les forces de sécurité ont été engagées dans des fusillades à la frontière.

Les États-Unis ont mené une frappe aérienne sur un camp d'entraînement du groupe État islamique en Libye, mais n'ont pu mener une intervention complète parce qu'ils n'ont pas été en mesure de dénicher des partenaires fiables parmi les groupes de rebelles sur le terrain qui auraient pu freiner l'avancée des extrémistes.

Trudeau At The United Nations

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