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Affaire Claude Jutra: «Je ne crois pas que les gens étaient au courant» - Gilles Renaud (ENTREVUE)

Claude Jutra: «Je ne crois pas que les gens étaient au courant» - Gilles Renaud
Paméla Lajeunesse

Gilles Renaud compte plus de 50 films à son curriculum vitae. Il a travaillé avec à peu près tous les réalisateurs québécois, y compris Claude Jutra, pour lequel il a notamment tourné dans La dame en couleurs, la dernière œuvre du cinéaste.

Lorsqu’on lui demande comment il a composé avec la controverse des dernières semaines, lorsque les penchants pédophiles de Jutra ont éclaté au grand jour, le comédien répond spontanément qu’il a été surpris et sous le choc.

«Moi, je n’étais pas au courant, a-t-il laissé tomber, en entrevue avec le Huffington Post Québec, le soir de la première montréalaise du film Les mauvaises herbes, plus tôt cette semaine. Et je ne crois pas que les gens étaient au courant. On savait que Claude Jutra aimait les jeunes hommes, mais pas les enfants. Moi, je l’ai déjà vu avec des gars de 20 ou 25 ans, mais jamais avec des enfants.»

«J’ai été très, très surpris, très déçu, très triste. Je trouve ça dommage que cette histoire soit arrivée, et j’espère qu’on va tourner la page, qu’on n’en parlera plus», a ajouté Gilles Renaud en soupirant.

Bien qu’il ait été nommé à quelques reprises au Gala des Jutra, rebaptisé il y a quelques jours le Gala du cinéma québécois, Gilles Renaud n’avait jamais mis la main sur la statuette emblématique de l’événement, qui sera repensée en vue des prochaines éditions.

«J’ai eu des nominations, mais je n’ai jamais eu de trophée. Thank God… d’une certaine façon», a soufflé l’acteur.

Fini Mémoires vives

C’est devenu officiel mardi : le personnage de Gilles Renaud dans Mémoires vives, Jacques Berthier, est bel et bien décédé après avoir sombré dans l’eau au volant de son véhicule, dans l’épisode précédent.

Non seulement serein de la décision de l’auteure Chantal Cadieux d’éliminer Jacques des nouvelles intrigues du téléroman, Gilles Renaud avance même qu’il s’agissait là de son propre choix.

«Je connais Chantal depuis qu’elle a 17 ans. Elle a été mon élève à l’École nationale de théâtre, pendant trois ans ; elle étudiait en écriture lorsque j’étais directeur. On se connaît bien, on se parle beaucoup, il n’y a aucune zone grise entre nous. C’est une décision qu’on a prise ensemble.»

L’artiste évoque le virage policier emprunté depuis quelque temps dans Mémoires vives pour justifier cette orientation, qui a peut-être peiné les habitués de la première heure de la fiction.

«Moi, je trouvais qu’on avait un peu fait le tour de mon personnage, a-t-il relevé. Il avait retrouvé sa fille, Laurie, dont la disparition était la prémisse de Mémoires vives, au départ. Sa vie amoureuse était rééquilibrée, il avait retrouvé sa première femme. Je me suis dit qu’il allait mourir en paix!»

La fameuse dernière séquence de Jacques Berthier a été enregistrée à l’automne 2015, alors que Gilles Renaud renouait aussi avec les habits de son Richard Racine de Mirador, dont le troisième chapitre sera diffusé à Séries+ en septembre.

«J’avais aussi des problèmes d’horaires. C’a s’est donc très, très bien fait. Je suis en bons termes avec toute la gang de Mémoires vives. On s’est fait un party après «ma mort»! (rires)»

Les mauvaises herbes

Par ailleurs, Gilles Renaud est au cœur de la distribution du nouveau film de Louis Bélanger, Les mauvaises herbes, qui prend l’affiche au Québec ce vendredi, 11 mars.

Quatrième collaboration entre l’interprète et le réalisateur, qui ont aussi fait équipe sur Gaz Bar Blues, Le génie du crime et Route 132, Les mauvaises herbes est une comédie dramatique où les fragiles relations entre les différents protagonistes sont en constante mouvance avec, en toile de fond, ces herbes qu’on fume et que Justin Trudeau prévoit légaliser. Alexis Martin (aussi coscénariste avec Louis Bélanger), Emmanuelle Lussier-Martinez et Luc Picard s’y donnent également la réplique.

«J’incarne un homme âgé, malade, qui, pour des raisons familiales, décide de faire pousser mille plants de pot dans sa grange pour faire un coup d’argent, a résumé Gilles Renaud. Il découvre que c’est énormément de travail, qu’il ne sera pas capable de faire ça seul. Au hasard d’une rencontre imprévue, il kidnappe un gars et l’oblige à rester chez lui, à l’aider. Puis, arrive une troisième personne, une fille d’Hydro Québec, qui découvre le pot aux roses. Mon personnage la convainc de rester elle aussi. Et tous les trois vont vivre cette aventure ensemble.»

«Ce sont trois personnes d’âges différents, de milieux différents, de valeurs totalement différentes. On se demande ce qui va arriver avec eux. Ils forment une sorte de famille dysfonctionnelle. On pense que ça va finir avec la carabine! Et, plus le film avance, plus ils s’unissent, pour finalement construire un clan qui s’entend à merveille. Ils deviennent très solidaires les uns des autres, en amour comme on l’est dans une famille», a complété Gilles Renaud, qu’on verra en outre à l’automne dans une pièce au théâtre Espace Go.

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